Trois victimes du terrorisme attaquent Twitter en justice pour deux chefs : "refus de déférer à une demande d’une autorité judiciaire, et complicité des délits d’injure publique".
Twitter est tenu responsable par trois victimes de terrorisme : Aurelia Gilbert, une rescapée de l’attaque contre le Bataclan, Georges Salines, le père d’une victime de l’attentat ainsi que Nicolas Hénin, journaliste et ancien otage du groupe Etat islamique.
Comme le précise 20 Minutes, ces trois personnes, cibles de harcèlement en ligne, attaquent en justice le réseau social. Ce dernier n’a pas répondu aux requêtes judiciaires visant à identifier leurs harceleurs, a appris mercredi, le journal confirmant ainsi une information du quotidien Le Monde. Ainsi, une assignation pour "refus de déférer à une demande d’une autorité judiciaire" et "complicité des délits d’injure publique", a été adressée à Twitter.
Aurelia Gilbert et Georges Salines ont été ciblés par une vague de harcèlement, en août 2020, après avoir pris position en faveur du rapatriement des enfants de djihadistes français retenus en Syrie. "Je pense qu’il faut passer tous les abrutis de collabos par les armes", avait répondu un compte sous le pseudonyme de Georges Salines.
Le compte d’Aurelia Gilbert avait été, de son côté, piraté après une première série de tweets insultants. Le pirate a ainsi publié en son nom des messages tels que : "Mon numéro est le 06.XX.XX.X.XX.XX et je suis un traître à mon peuple".
Quant à Nicolas Hénin, il a été visé durant l’été 2019, rapporte le journal Le Figaro. Une citation rédigée par Me Eric Morain et Antoine Vey, les avocats des trois victimes, a indiqué que le journaliste s’était retrouvé au centre d’un véritable "déferlement de violence et de haine sur le net".
Outre les insultes, il a été visé par des menaces sur sa personne et sur ses proches, et des théories complotistes allant jusqu’à mettre en doute son passé d’otage. Au journal 20 Minutes, il a annoncé avoir reçu près de 20 000 messages qui ont été signalés et rapidement supprimés par Twitter. Faute de réponse du réseau social, le parquet de Paris a successivement classé leurs plaintes au cours de l’année 2020 pour cause d’"auteurs inconnus".
Pour le cas de Georges Saline, le service "support" de Twitter a apporté plus d’explications. Le réseau social a ainsi annoncé aux enquêteurs qu’il ne répondait aux réquisitions que dans le cadre d’une demande de commission rogatoire ou d’entraide pénale internationale, rapporte l’assignation.
Twitter a affirmé qu’à supposer même qu’une réquisition soit faite dans ces formes, il appliquerait alors ses propres règles de procédure. Cette dernière consiste à informer préalablement l’utilisateur concerné pour lui donner l’opportunité de la contester en justice, ce n’est qu’en l’absence de recours de l’utilisateur ou d’échec de celui-ci que Twitter pourra "raisonnablement" répondre.
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