Le rapport des experts judiciaires sur la catastrophe du Rio-Paris pointe du doigt des problèmes techniques alliés à des erreurs humaines.
Une injonction d’erreurs humaines et de problèmes techniques : c’est ce qui a conduit à la catastrophe aérienne du crash du Rio-Paris en 2009. Le 10 juillet prochain, le rapport sera présenté aux familles.
Les conclusions du rapport font état d’une perte de données due au givrage des sondes Pitot. Face à ce problème technique, l’équipage n’aurait pas réagi de la façon appropriée. La vingtaine de conclusions de ce rapport de 356 pages commence par une description du décrochage.
La trajectoire de l’avion n’a pas été maîtrisée. « Le décrochage a été initié par une trajectoire non maîtrisée alors que survenait la perte de données de pression totale du fait du givrage des sondes Pitot, accompagnée des alarmes et de la dégradation des systèmes associés », selon les conclusions citées par cette source. « Le déficit d’information aux équipages concernant le givrage des sondes ou de l’altitude est contributif de l’effet de surprise », a-elle ajouté.
La rapport pointe du doigt des procédures d’urgence inadaptées, mentionnant que la « procédure IAS douteuse (requise lors du givrage des sondes, N.D.L.R.) bien qu’adaptée à la situation était inadéquate au vu des symptômes perceptibles ». A ces erreurs humaines et ces soucis techniques se sont ajoutées des " conditions de vol défavorables : de nuit, en turbulences et sans références visuelles ».
Par ailleurs les experts notent que le commandant de bord « n’a pas assumé ses responsabilités managériales » et « a inhibé la volonté de bien faire du copilote », selon la source.
La formation des pilotes a également été mise en cause par le rapport, qui dénonce le fait qu’il n’y ait pas eu " d’exigences particulières complémentaires à la compétence du copilote, définies par l’exploitant, pour assumer la fonction de suppléant du commandant de bord ».
C’est aujourd’hui que le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), organisme public français chargé des investigations en matière de sécurité aérienne, rendra public le rapport final d’enquête. Dans l’enquête judiciaire, Air France et Airbus ont été mis en examen en février 2011 pour homicide involontaire. Le 1er juin 2009, le crash avait coûté la vie à 228 passagers, dont le stewart réunionnais François Henry et sa meilleure amie Céline Guitare.