Le 14 juin dernier, un policier a ouvert le feu sur un jeune automobiliste qui a tenté de fuir lors d’un contrôle routier. La procureure de la République d’Angoulême a communiqué la mise en examen du gardien de la paix pour homicide volontaire.
Le policier qui a tiré sur un automobiliste de 19 ans a été mis en examen, selon les informations relayées par le parquet d’Angoulême.
Stéphanie Aouine, a déclaré l’ouverture d’une information judiciaire pour « homicide volontaire ». La procureure d’Angoulême a expliqué que cette « mise en examen a été accompagnée de réquisitions de placement sous contrôle judiciaire avec une interdiction de détention d’arme et une interdiction d’exercice professionnel ». La cheffe du parquet a affirmé que le brigadier de 52 ans, avait été placé en garde à vue le mercredi 28 juin.
Plus d’une dizaine de jours avant, le jeune guinéen a succombé face au tir mortel d’un policier lors d’un banal contrôle routier. Alhoussein Camara a refusé de se soumettre à une interpellation, le garçon n’a pas accepté de s’arrêter. Les faits se sont passés le 14 juin à Saint-Yrieix en Charente. Selon les renseignements issus de l’enquête, deux voitures de police l’ont bloqué pour le dissuader de s’arrêter. Seulement, le garçon n’a pas stoppé son véhicule et il a même effectué une marche arrière pour mieux repartir. Dans sa fuite, il a touché les jambes du membre de force de l’ordre, celui-ci a ensuite utilisé son arme.
Selon les investigations lancées par l’inspection générale de la police nationale (IGPN) communiquées par le parquet, la victime n’était pas sous l’emprise de drogue ou d’alcool : « les analyses toxicologiques n’ont révélé aucune trace d’alcool ou de stupéfiants chez le conducteur du véhicule ». Selon toujours, les résultats de l’enquête, le conducteur suivait « vraisemblablement » le trajet « qui le menait à son travail ».
La procureure de la République a mentionné l’absence d’images : le policier portait une caméra piéton mais « dont l’exploitation n’a pas été possible faute de charge suffisante […] au moment des faits ». Le parquet avait déjà débuté une enquête pour « refus d’obtempérer » et « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique » au milieu du mois de juin.
La représentante du ministère public a rapporté que « la retranscription des appels audio » entre les forces de l’ordre et leur centre d’opération est « conforme » aux réponses données devant les enquêteurs.
L’autorité chargée de défendre l’intérêt de la collectivité et l’application de la loi devant les juridictions judiciaires a souligné que l’information judiciaire pour « homicide volontaire » pourrait amener à la réalisation « des investigations complémentaires, tenant notamment aux conditions de l’usage de l’arme et aux circonstances d’un possible état de légitime défense ».
Le jeune homme a débarqué en France en 2018, il a réussi à avoir un CAP de cuisine. Il était employé dans un restaurant, avant sa mort, il travaillait dans un hypermarché. Le jeune Guinéen n’avait pas d’antécédent judiciaire.