Un bizutage dégradant infligé aux élèves de première année en soins infirmiers de Toulouse, mercredi 5 septembre fait polémique. Cette pratique se perpétue bien qu’elle soit interdite par la loi française.
Le bizutage consiste à faire passer des épreuves, des rites et même et humiliations aux nouveaux venus dans des écoles et universités. Interdit en France depuis le 17 juin 1998, il est considéré comme un délit. Mais, malgré la promulgation de cette loi, cette pratique persiste dans de nombreux établissements supérieurs. Celui qui s’est déroulé ce mercredi 5 septembre visant 250 nouvelles recrues de l’IFSI (Institut de Formation en Soins infirmiers) à Toulouse en témoigne.
Cette "cérémonie" d’intégration se serait mal passée. Selon la CGT dans un communiqué, une centaine d’élèves plus âgés attachaient les nouveaux étudiants rassemblés dans un amphithéâtre avec du scotch. Puis ces derniers ont été "aspergés à l’extérieur avec des œufs, de la farine, du vinaigre ou encore du coca, de la Bétadine, du ketchup, de la mayonnaise, de la pâtée pour chien…y compris dans les yeux".
Ensuite, le nouvelles recrues ont dû chanter : "La fellation, c’est tellement bon…". En cas de refus d’obéir aux ordres, les anciens leur jetaient des œufs. Ce calvaire aurait duré une heure et plus, selon la CGT. Les futurs infirmiers qui ne voulaient pas subir le bizutage ne pouvaient pas quitter l’amphithéâtre. Certains étudiants ont confié avoir été "humiliés publiquement".
En collaboration avec le Comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT), la direction de l’école d’infirmiers de Toulouse, qui estime cette pratique "inacceptable par rapport aux valeurs défendues par l’hôpital" a dû ouvrir une enquête interne. A l’issue de cette enquête, des mesures seront prises. Selon Pauline Salingue, secrétaire du CHSCT de l’hôpital, l’institut devrait "s’engager à ce que cela cesse et elle doit présenter des excuses aux étudiants qui ont subi ces pratiques".
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