Visé par une enquête, Gérard Colomb est soupçonné de détournement de fonds publics.
Gérard Collomb, l’actuel maire de Lyon, fait l’objet d’une enquête en ce moment. Après une enquête confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff), un rapport provisoire a été remis au PNF ou Parquet national financier. Le Canard enchaîné du mercredi 5 juin a révélé qu’une enquête préliminaire a été ouverte par ce dernier. Elle vise l’ancien ministre de l’Intérieur pour un possible "détournement de fonds publics", comme l’indique FranceInfo. Le PNF s’intéresse surtout aux emplois que son ex-compagne, Meriem Nouri aurait bénéficié à la mairie depuis 1995.
Selon la justice dont les magistrats ont été cités par Le Canard enchaîné, Gérard Collomb aurait "fait bénéficier son ex-compagne de plusieurs emplois municipaux depuis plus de vingt ans". Recrutée au sein du groupe PS en 1995 alors que Gérard Collomb était maire du 9e arrondissement, Meriem Nouri a d’abord travaillé à temps partiel. Après sa séparation d’avec le maire, elle a été embauchée en tant que contractuelle en 1999. Puis, elle occupe différents emplois dans des mairies, au cabinet du maire ou encore dans une bibliothèque municipale. Dans ses fonctions, l’ex-compagne du maire aurait bénéficié des "rémunérations complémentaires payées en heures supplémentaires", a indiqué l’hebdo.
Des perquisitions ont été ainsi faites au domicile de Gérard Collomb ainsi que dans les locaux de l’hôtel de ville de Lyon. L’objectif est de vérifier que Meriem Nouri a bien occupé ses postes. Mais également de trouver des éléments de preuve sur une éventuelle irrégularité des sommes qui lui ont été versées. Entre 2009 et 2018, en effet, la somme des détournements présumés au profit de cette femme est estimée à 500 000 euros, d’après Le Parisien.
Durant leurs investigations à la mairie de Lyon, les enquêteurs ont récupéré des données informatiques et ont recherché les contrats de Meriem Nouri, a précisé Le Progrès.
Avant l’apparition de cet article dans Le Canard enchaîné mercredi, le maire de Lyon a vivement réagi mardi 4 juin au soir. Dans un communiqué transmis à l’AFP, il a annoncé son indignation face à des "informations tant inacceptables qu’intolérables". Il a aussi retracé la carrière de Meriem Nouri depuis 1995. "Je n’ai rien à cacher", a-t-il précisé durant une conférence de presse jeudi 6 juin. Il a aussi ajouté qu’on a beaucoup essayé de chercher des failles dans ce qu’ils font, "mais nous avons toujours été d’une grande rigueur", a-t-il réitéré.
Par ailleurs, le maire a aussi répété être "un peu étonné" de voir que "ce problème, qui date apparemment d’une vingtaine d’années, sorte juste avant les municipales". Il a aussi assuré ne pas être inquiet. Ce n’est pas pour la première fois que le travail de Meriem Nouri a agité le monde politique. Des rumeurs d’emploi fictif avaient déjà couru lors de la campagne des municipales de 2008.
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