CHAUVEAU NICOLAS/SIPA
La version du lycée Charlemagne à Paris selon laquelle la jeune lycéenne a refusé de retirer son voile avant de passer une épreuve du bac est fausse, ont affirmé des témoins. Ces derniers ont dénoncé "une situation inacceptable".
Une conseillère principale d’éducation (CPE) du lycée Charlemagne à Paris a reçu des menaces de mort à la suite d’une soi-disant altercation avec une candidate au bac. La jeune lycéenne voilée a refusé d’enlever son voile, d’après le lycée, une version qui a été contestée par les témoins. Selon des membres du personnel du lycée interrogés par Franceinfo, la candidate a aussitôt obtempéré en respectant la loi en vigueur depuis 2014. Elle a immédiatement enlevé son voile quand la CPE lui a demandé de le faire, souligne la même source. "Tu enlèves ton truc ! Et il peut y avoir des témoins, je n’en ai rien à faire", lui a lancé la CPE, selon toujours le récit des témoins.
D’après les témoins, la candidate au bac a été victime d’un acte islamophobe et la hiérarchie du lycée cherche à camoufler "une situation inacceptable". Alors que la CPE criait sur la candidate voilée, une commerçante est intervenue, inquiète de voir le traitement infligé à la lycéenne. Dans un communiqué, certains membres du personnel ont apporté leur soutien à cette candidate au bac. "Nous sommes profondément choqués de l’attitude de cette responsable envers une jeune lycéenne qui ne demandait qu’à passer son bac dans de bonnes conditions", est-il écrit dans le document. "De surcroît, la déferlante réactionnaire et les menaces qu’elle a reçues par centaines de la part de l’extrême droite ajoutent au traumatisme", ont-ils poursuivi.
Après la sortie de cette nouvelle version des faits, le rectorat de Paris et le lycée Charlemagne n’ont fait aucun commentaire. Dans un autre communiqué, un comité lycéen Charlemagne a dénoncé une "injustice", une "humiliation". Les signataires ont ensuite qualifié les menaces qu’elle a reçues d’"intolérables.
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