Dans une interview accordée à BFMTV, Yvan Bourdin est sorti de ses gonds concernant l’affaire de viol ayant abouti au suicide de sa fille Océane. Le procureur de Besançon a réagi aux accusations de la famille de la victime.
Océane a mis fin à ses jours le 4 juin dernier en ingérant une quantité importante de médicaments dans sa chambre à Besançon. La jeune femme de 21 ans s’est donnée la mort définitivement après plusieurs tentatives de suicide. Avant de commettre l’irréparable, la victime a porté plainte pour viol, une requête pour laquelle elle n’a obtenu aucune réponse. Sur BFMTV, son père, Yvan Bourdin, a haussé le ton en dénonçant cette lenteur de la justice.
A son avis, une enquête "tombée aux oubliettes" et une "négligence" ont fait "sombrer" l’étudiante de 21 ans. D’après le père de famille, le suicide de sa fille aurait pu être évité si l’enquête était allée plus vite. Avec son épouse Sandra, ils sont persuadés que leur fille aurait eu la force de s’accrocher si la justice a accéléré le dossier "en menant des auditions, des gardes-à-vue, Océane aurait pu s’accrocher à l’espoir que justice lui soit rendue". Ensemble, ils vont continuer "à se battre pour sa mémoire et pour que le coupable soit condamné".
Face aux accusations de la famille d’Océane, le procureur de la République de Besançon a organisé une conférence de presse ce jeudi. Pour se défendre, il a souligné que le parquet "avance au rythme de la réception des pièces" récoltées lors des investigations. "Et pourquoi ne pas avoir, au moins, entendu le suspect pendant ce laps de temps ?", a lâché Yvan Bourdin. Le père de famille a souligné que sa fille sombrait dans la douleur et le désespoir pendant que son agresseur continuait sa vie tranquillement.
Après avoir été violée le 10 février par celui qu’elle croyait être un ami et un confident, Océane était en état de choc, relate son père. "Elle nous a dit : ’je suis morte de l’intérieur’", se rappelle Yvan Bourdin. Pendant des jours, la jeune fille a connu des moments de dépression, des crises de boulimie, des tentatives de suicide et des périodes d’internement en hôpital psychiatrique. Sur elle, un mot est retrouvé : "Je suis morte depuis le 10 février. Vous n’auriez rien pu faire pour moi." L’enquête est désormais confiée au parquet de Dijon après que le procureur de Besançon s’en est dessaisi. "Il refile la patate chaude à un autre parquet. Encore une étape qui va retarder l’avancée de l’enquête et profiter au suspect", reproche Yvan Bourdin.
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