La présidente du comité d’experts chargé d’essayer de déterminer les causes de cas groupés d’enfants nés avec un bras malformé a expliqué la "complexité" d’une telle démarche
Depuis qu’ils ont été nommés en février, une vingtaine de scientifiques ont effectué des recherches sur les causes des bras malformés chez ces enfants. Les conclusions du travail ont été rendues publiques jeudi après-midi. Ce comité d’experts est chargé de déterminer les causes possibles de cas groupés d’enfants nés dans certaines zones du Morbihan, de l’Ain et de Loire-Atlantique entre 2009 et 2013 avec une "agénésie transverse des membres supérieurs" (ATMS). Selon Alexandra Benachi, chef du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Antoine-Beclère de Clamart ce vendredi, une telle démarche est complexe. De plus, la probabilité de trouver une cause commune à ces cas existe, mais elle demeure "infime".
Cette malformation du fœtus se présente par l’absence de formation d’une main, d’un avant-bras ou d’un bras au cours du développement de l’embryon. Pour les cas situés dans le Morbihan, notamment dans la zone de Guidel, les scientifiques suggèrent des investigations complémentaires, rapporte Le Figaro. Les recherches porteront sur les pesticides épandus dans le cadre d’essais à l’époque des grossesses des mères concernées. En revanche, une nouvelle enquête dans l’Ain est écartée à cause de "l’absence d’excès de cas" de malformations dans cette zone, note le rapport. Enfin, les scientifiques n’ont pas encore statué l’absence de registre de malformations dans la Loire-Atlantique faute de registre de malformations dans ce département.
Pour les aider à trouver la cause de cette malformation du fœtus, les scientifiques suggèrent une vérification des analyses relatives à la qualité de l’environnement près du domicile des familles (eau, air, sol). "Ils n’exploreront pas la piste des produits (phytosanitaires) de contrebande" qui ont fait l’objet de saisies, a déploré jeudi Flavie Benizri, représentante de l’association d’aide aux familles Assédea. Dans la foulée, le comité appelle à une analyse de la qualité de l’air et des sols, mais à partir des mesures déjà enregistrées. "On attendait plus de réponses, des hypothèses plus concrètes, des produits suspectés, mais rien", s’est plainte Isabelle Taymans-Grassin, maman d’une enfant concernée née dans le Morbihan.
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