Les attentats ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis. Le seul membre survivant des commandos djihadistes, Salah Abdeslam, doit être interrogé mercredi 13 avril.
L’ultime interrogatoire de Salah Abdeslam dans le cadre du procès des attentats de Paris se déroule mercredi 13 avril. Il doit être interrogé sur les heures qui ont suivi les attaques ainsi que son emploi du temps le soir du 13 novembre. Le journal Le Figaro rappelle que le seul membre survivant des commandos djihadistes a utilisé son droit de silence le 30 mars dernier, une grande première en 7 mois d’audience.
La cour d’assises spéciale de Paris devait alors le questionner pour savoir s’il avait bien fait "marche arrière" comme il l’avait laissé entendre six semaines plus tôt.
Cependant, le principal accusé a décidé de se taire alors que le tribunal a attendu qu’il confirme qu’il avait "renoncé à enclencher" son gilet explosif et qu’il l’avait caché près d’une poubelle.
Ce dernier interrogatoire doit se concentrer aussi sur son emploi du temps le soir du 13 novembre 2015. Le journal rappelle qu’à 21 heures 59, Salah Abdeslam, toujours muni de son gilet explosif, abandonne sur une place du 18e arrondissement de Paris la voiture avec laquelle il a convoyé les trois kamikazes du Stade de France.
Trois hommes, dont Brahim, son frère aîné, ont mitraillé les terrasses à l’est de Paris et le massacre du Bataclan a commencé depuis 12 minutes. Le principal accusé a-t-il envisagé "autre chose" ? Puisque l’Etat islamique (EI) a revendiqué une attaque dans cet arrondissement de la capitale, et il est le seul membre des commandos à s’y être rendu. Une question se pose alors : aurait-il visé le métro comme a pu le suggérer un fichier retrouvé dans un ordinateur d’une planque bruxelloise ?
Pour le récupérer et le ramener en Belgique, Salah Abdeslam a par la suite, appelé des amis à Bruxelles : Mohammed Amri et Hamza Attou, qui sont aujourd’hui ses coaccusés. Interrogés mardi, ces derniers ont réitéré qu’à aucun moment, ils ne s’étaient doutés que leur "pote" était impliqué dans les attentats en regrettant "l’erreur d’une vie".
Selon Mohammed Amri, Salah Abdeslam l’a contacté vers 22 heures 30 en disant qu’il avait fait un sale "crash" et qu’il était en France.
Il a refusé, mais le principal accusé a insisté et Mohammed Amri a quitté son travail au Samu social de Bruxelles à 2 heures du matin avant de prendre la route avec Hamza Attou. Ils l’ont récupéré et dans la voiture, le dernier survivant des commandos djihadistes leur a avoué qu’il a menti pour les faire venir, que les attentats, "c’est eux", et qu’il est le "dixième homme" qui devait se faire sauter, mais cela n’a pas fonctionné. D’après Mohammed Amri, il leur a aussi dit "qu’il était rentré dans un café, qu’il y avait que des jeunes et qu’il a renoncé".
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