Au procès des attentats du 13 novembre 2015, François Hollande a défendu sa "guerre contre l’Etat islamique".
François Hollande a été entendu mercredi 10 novembre au procès sous haute sécurité des attentats du 13 novembre 2015. Le magazine Le Point rappelle que depuis l’ouverture du procès, Salah Abdeslam a justifié les attaques djihadistes en les qualifiant de ripostes à la politique étrangère de la France en Syrie et de son président d’alors.
Devant les juges, l’ancien président de la République a défendu sa "guerre contre l’Etat islamique". "On nous a fait la guerre, nous avons répondu", a-t-il souligné. En réponse aux explications du principal accusé, il a rappelé que les frappes en Syrie n’ont débuté que le 27 septembre 2015, cela signifie que le commando s’était préparé bien avant. Selon lui, l’Etat islamique nous a frappés non pas nos modes d’action à l’étranger, mais pour nos modes de vie.
François Hollande a précisé que le pays a été toujours sous la menace quotidienne depuis les attentats de janvier 2015 contre le journal Charlie Hebdo et le magasin Hypercaher. Il a précisé savoir qu’il y avait des opérations qui se préparaient, des individus qui se mêlaient au flux de réfugiés, des chefs en Syrie. "Hélas, nous n’avions pas l’information qui aurait été décisive pour empêcher les attentats", a-t-il certifié en assurant mesurer la souffrance des victimes.
Durant le procès, l’ancien président de la République a toutefois montré un certain agacement lorsque la défense de Salah Abdeslam, Olivia Ronen, lui a demandé si les frappes françaises en Syrie n’ont pas fait des victimes collatérales. Il a perdu patience à un certain moment, relate le magazine. "Essayez de m’écouter, je ne peux pas être plus précis (...) nous faisons en sorte qu’il n’y en ait jamais", a-t-il rétorqué.
Le nom de François Hollande a retenti, à plusieurs reprises, dans la bouche des djihadistes durant les cinq semaines d’auditions. Un enregistreur laissé dans la salle de spectacle dans l’est parisien a capté toute l’attaque et les revendications des assaillants. "Vous ne pouvez vous en prendre qu’à votre président François Hollande", peut-on entendre dans l’extrait de quelques minutes.
Un avocat d’une partie civile a demandé à l’ex-chef d’Etat s’il a écouté cette bande audio et comment il l’a vécu ? Pour lui, il s’agit d’un message pour faire renoncer aux interventions en Irak et en Syrie et pour que s’installe une rupture, une guerre de religion entre les Français. Toutefois, le fait que son nom soit prononcé dans les revendications l’a "fait réfléchir à (sa) propre responsabilité". Mais "je ferais exactement la même chose" aujourd’hui. Je le dis devant les parties civiles qui souffrent, ceux qui ont perdu des êtres chers", a-t-il affirmé, l’air grave.
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