Bernard Cazeneuve a témoigné devant la cour d’assises spéciale de Paris dans le cadre du procès des attentats du 13 novembre. Il a assuré n’avoir "jamais" été prévenu d’une menace visant le Bataclan.
Bernard Cazeneuve a occupé le poste de ministre de l’Intérieur au moment des attentats du 13 novembre. Cité par la partie civile, il a témoigné devant la cour d’assises spéciale de Paris, mercredi 17 novembre. "Ce procès est un moment extrêmement important pour notre nation", a-t-il commencé, rapporte France Info. Selon ses dires, la France a la capacité à demeurer debout dans les épreuves au nom de l’amour de la liberté et dans le respect des principes de l’Etat de droit.
L’ancien Premier ministre a par ailleurs, assuré n’avoir "jamais" été destinataire d’une note émanant des services sous sa responsabilité informant d’une menace visant le Bataclan. "Je le dis solennellement", a-t-il lancé.
Toutefois, il a reconnu qu’un attentat est un échec, vécu de façon douloureuse par ceux qui se sont mobilisés. Selon lui, le rôle des autorités est de tirer tous les enseignements de cet échec afin d’améliorer "nos actions en matière de lutte contre le terrorisme".
Devant la cour d’assises, Bernard Cazeneuve a détaillé la mise en place, à partir d’octobre 2015, d’un plan de renforcement des équipements des brigades anticriminalité (BAC) de la police nationale et des pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig). Il s’est aussi exprimé sur son combat dans l’Union européenne pour faire évoluer la réforme du code frontière Schengen ou la mise en place du registre des données sur les passagers des vols aériens (PNR).
Selon l’ex-Premier ministre, cette vague d’attentats sans précédent en 2015 a fait naître "un sentiment que les Français ont eu en partage : le chagrin"
Il est aussi revenu sur les témoignages des rescapés et des familles de victimes en indiquant avoir "été très impressionné et touché au cœur par la force de ces témoignages, par la violence révélée et aussi par la dignité des propos tenus par les victimes et leur profonde humanité".
Le ministre de l’Intérieur de l’époque n’a pas oublié de rendre hommage aux gendarmes et policiers tués "lâchement" dans des attentats. "Les mots seront toujours trop faibles pour exprimer la gratitude" à l’égard de ces policiers", a-t-il dit en citant notamment les noms d’Ahmed Merabet, Franck Brinsolaro, Jessica Schneider, Jean-Baptiste Salvaing et Arnaud Beltrame.
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