Le procès des 14 personnes, inculpées dans les trois attentats de Charlie hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Casher, se déroulera du 2 septembre au 10 novembre prochains.
Entre les 7 et 9 janvier 2015, la France a vécu trois jours d’horreur lors des attentats de Charlie hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Casher. Quatorze personnes ont été interpellées et soupçonnées d’avoir participé aux différentes attaques qui ont coûté la vie à 17 personnes et ont fait plusieurs blessés. Elles seront jugées du 2 septembre au 10 novembre prochains devant la cour d’assises spéciales de Paris qui siégera, pour des raisons logistiques, rapporte LCI.
Ce procès devait initialement avoir lieu du 4 mai au 10 juillet, mais le président de la Cour d’assises a estimé qu’il n’était pas envisageable de le maintenir "dans des conditions sanitaires suffisamment satisfaisantes" à cause du coronavirus.
Par ailleurs, il présente "un intérêt pour la constitution des archives historiques de la justice", selon une ordonnance, rendue le 30 juin 2020 par Jean-Michel Hayat, premier président de la cour d’appel de Paris, ce procès fera l’objet d’une captation vidéo.
Devant la Cour d’assises spéciales, 14 suspects doivent comparaître sous l’œil d’une caméra, au nouveau tribunal de Paris, porte de Clichy. A différents niveaux, ils sont soupçonnés de soutien logistique aux frères Kouachi et à Amédy Coulibaly. Ces derniers sont les auteurs des attaques qui ont visé la rédaction de Charlie Hebdo, une policière municipale à Montrouge et le supermarché parisien Hyper Cacher.
Les frères Chérif et Saïd Kouachi ont tué 12 personnes de la rédaction de l’hebdomadaire satirique à Paris, dans la matinée du mercredi 7 janvier 2015. Ils ont par la suite pris la fuite. Le lendemain, Amédy Coulibaly a tué une policière municipale à Montrouge, près de Paris, puis le 9 janvier, il a tué quatre hommes. Ces dernières victimes sont des Juifs, assassinés durant la prise d’otages du magasin Hyper Cacher. Durant un assaut policier, il est décédé sur place. Peu de temps avant, les frères Kouachi ont été aussi tués dans une imprimerie où ils s’étaient retranchés à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Ces trois principaux auteurs seront ainsi les grands absents de ce procès.
Parmi les 14 accusés de ces trois attentats, Hayat Boumedienne, compagne en 2015 d’Amedy Coulibaly et les frères Medhi et Mohamed Belhoucine seront aussi absents. Ils sont tous visés par un mandat d’arrêt, mais ont toujours manqué à l’appel. Plusieurs sources ont évoqué leurs morts en zone irako-syrienne, mais ces informations n’ont jamais été officiellement confirmées.
Ce procès est le premier organisé pour un attentat djihadiste commis en France depuis celui qui s’était tenu en 2017, pour les tueries perpétrées par Mohamed Merah. Pour cette fois, le procès sera filmé à la demande du parquet national antiterroriste. Cette démarche est permise suivant la loi Badinter de 1985 qui l’autorise si cela "présente un intérêt pour la constitution d’archives historiques de la justice".
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