Bernard Cazeneuve, ancien ministre de l’Intérieur, était sur les ondes de France Info pour raconter le dénouement de l’attentat de l’Hyper Cacher, le 9 janvier 2015.
Le procès des 14 accusés des attentats de cette journée noire et de ceux du 7 janvier - la tuerie de Charlie Hebdo, l’attaque de Montrouge, celle de l’Hyper Cacher - s’est ouvert ce mercredi 02 septembre à Paris. Bernard Cazeneuve relate les coulisses de ce 9 janvier 2015.
Lorsque le RAID et la BRI ont donné l’assaut à 17h12 pétante (heure française), le 9 janvier 2015, porte de Vincennes dans l’épicerie juive de l’Hyper Cacher, Bernard Cazeneuve était alors ministre de l’Intérieur.
Sur les ondes de France Info, dans des propos retranscrits notamment par le Huffington Post, Bernard Cazeneuve se rappelle : "à ce moment-là, je suis dans ce qu’on appelle le salon vert, la petite pièce qui est à proximité du bureau du président de la République. [...] Il y a le président, le Premier ministre et la Garde des Sceaux".
Bernard Cazeneuve s’est ensuite rendu sur place, porte de Vincennes aux côtés des forces spéciales, du chef de la police judiciaire et du préfet de police de Paris de l’époque. Ils se sont ensuite penchés sur les possibilités d’intervenir dans l’Hyper Cacher où le terroriste tenait 24 personnes en otage.
Lorsque M. Cazeneuve est revenu à l’Élysée, il a fait le point avec le président François Hollande. Ce jour-là, 6 otages ont été cachés par un employé dans une chambre froide, 4 ont été abattus et 14 toujours avec le terroriste.
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Par ailleurs, en Seine-et-Marne, les deux frères auteurs du massacre de Charlie Hebdo se sont cachés dans une imprimerie de la zone industrielle de Dammartin-en-Goële. À l’Hyper Cacher, le terroriste a assuré que si les autorités allaient lancer l’assaut à Dammartin, il allait abattre tout le monde.
Les deux frères ont ensuite essayé de s’enfuir avant d’être abattus dans la foulée, et l’assaut à l’Hyper Cacher a été donné ! "J’appelle le préfet de police de Paris, je lui donne cette instruction (donner l’assaut Porte de Vincennes) et il ne raccroche pas le téléphone. [...] Il en prend un autre pour donner l’instruction de l’assaut à ses collaborateurs. Donc je continue à entendre...", se souvient le ministre de l’époque.
Toujours le téléphone collé à son oreille, Bernard Cazeneuve raconte qu’il a entendu compter jusqu’au chiffre 14… "Je comprends alors qu’il compte les otages qui sortent", continue-t-il et "étant arrivé au chiffre 14, je me dis qu’il y a de bonnes chances pour que tous les otages vivants aient pu être sauvés".
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