Deux septuagénaires ont été grièvement blessés lors de l’attaque d’une mosquée à Bayonne. Ils présentent des séquelles fonctionnelles permanentes.
Lors de l’attentat de Bayonne, Claude Sinké, âgé de 84 ans, a tiré sur deux septuagénaires qui restent hospitalisés, rapporte BFMTV. Après avoir tenté d’incendier la mosquée, l’assaillant présumé s’en est pris à Omar, âgé de 78 ans. Touché au thorax et au bras droit, il souffre d’une "contusion pulmonaire". Un autre homme de 74 ans, a été également victime et blessé au cou, a souligné le procureur de la République, Marc Mariée, durant une conférence de presse.
A l’AFP, Omar a raconté que tout s’est passé tellement rapide alors qu’il se trouvait dans sa voiture. "Je me souviens de l’explosion de la vitre quand il m’a tiré dessus à bout portant", a-t-il confié. "Grâce à Dieu, je suis vivant", a clamé Omar depuis sa chambre d’hôpital.
De son côté, son fils a révélé comment le vieil homme avait été la cible de tirs. Puis, sa voiture a percuté le mur de la mosquée. "Mon père est sorti du véhicule, il est tombé. A cet instant-là, un jeune vient et l’éloigne de la voiture en feu", a-t-il poursuivi. Dans le cas contraire, il aurait pu brûler avec la voiture", a-t-il.
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En effet, Karim, le jeune homme qui l’a sauvé, a témoigné dans le quotidien Sud-Ouest. Après être parvenu à éteindre le début d’incendie à la porte de la mosquée, il s’efforçait de porter secours aux victimes. Il a relaté avoir mis le blessé en PLS ou Position latérale de sécurité. "Je lui parle beaucoup : des ’ça va aller’, ’les secours arrivent’", a-t-il confié en ajoutant qu’à ce moment-là, il a vu le trou dans le cou de la victime. "C’était un impact de balle et je ne savais pas si le tireur est encore là ou non", a détaillé Karim.
Toutes ces horribles images sont restées dans sa tête. Alors, le jeune homme a été suivi psychologiquement. Il est originaire de Saint-Martin-de-Seignanx, la ville de présumé tireur, Claude Sinké. Il a confié qu’en 2015, le suspect avait été candidat pour le Rassemblement national. Selon ses dires, ils avaient eu des différends avec lui. Pas qu’aux élections. C’est quelqu’un qui passait son temps à dénigrer et insulter les Maghrébins et l’islam.
"Il disait que la France est aux Français, qu’on n’a rien à faire ici, ce genre de choses", a renchéri Karim.
A cause de ses blessures, Omar reste en convalescence à l’hôpital de Bayonne. Ce Franco-Marocain a un pansement de l’omoplate jusqu’au cou à cause d’un tir à bout portant. "La balle s’est arrêtée à un centimètre de la moelle épinière. C’est l’onde de choc qui aurait provoqué une hémiplégie côté droit", a précisé son fils. Fatiha, sa fille a également indiqué que son père est quelqu’un de tolérant, de joyeux, de plein de vie. "Depuis 1962, il est en France et il travaillait, il n’a jamais eu aucun problème avec la justice. C’est quelqu’un de ’sur intégré’", a-t-elle continué.
Par ailleurs, le procureur de Bayonne a précisé que "des séquelles fonctionnelles permanentes sont retenues pour chacune des victimes par le médecin qui les a examinées". Pourtant, leur pronostic vital n’est "pas engagé". Quant à l’assaillant présumé, il était toujours en garde à vue mardi 29 octobre du chef de tentative d’assassinats.
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