Des responsables musulmans ont fait part de leurs inquiétudes après l’attaque d’une mosquée à Bayonne.
Lundi 28 octobre, un octogénaire et ancien candidat Rassemblement national a ouvert le feu dans une mosquée à Bayonne et a gravement blessé deux personnes. Après cette attaque, différents responsables musulmans ont fait part de leurs inquiétudes, rapporte BFMTV.
Le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, Abdallah Zekri, également délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), a réagi sur AFP. "Avec le climat actuel de stigmatisation de l’islam et des musulmans, il ne faut pas s’étonner que de tels actes puissent arriver", a-t-il précisé.
A cette occasion, il a affirmé que l’inquiétude est grande au sein de la communauté musulmane de Bayonne. Abdallah Zekri a lancé un appel à tous les responsables du culte d’être très, très, vigilants, en cette période.
De son côté, l’Union des Mosquées de France (UMF) a partagé cette inquiétude. Elle a, ainsi, diffusé un communiqué intitulé "les lourdes conséquences des discours haineux sur nos concitoyens musulmans". Présidée par Mohammed Moussaoui, cette organisation a appelé les musulmans de France à l’extrême vigilance "sans jamais perdre confiance dans les valeurs de paix et de respect qui animent l’immense majorité des concitoyens".
Par ailleurs, l’union a estimé l’existence d’un climat anxiogène, nourri par les amalgames et les discours anti-musulmans.
Selon elle, ces pratiques contribuent à la banalisation de la haine et du racisme et prennent la lourde responsabilité d’exposer leurs concitoyens de confession musulmane à ce type d’attaque criminelle. De plus, "cela menace notre cohésion nationale et notre vivre ensemble", a indiqué l’organisation.
Sur BFMTV, Anouar Kbibech, le vice-président du CFCM, a, dans ce sens, évoqué "la grande inquiétude des musulmans de France". D’après lui, ces derniers sont stigmatisés dans leurs pratiques religieuses par les différentes polémiques et les différentes attaques. D’ailleurs, "après l’attentat qui a visé la préfecture de police de Paris, nous avons dit qu’il y aurait une explosion des actes anti-musulmans", a-t-il annoncé.
Car, au lendemain des attentats de Charlie hebdo et de l’hyper cacher, en janvier 2015 à Paris, exactement, la même situation s’est produite. "Mais, là, on voit une augmentation dans la gravité des attaques puisque c’est avec des armes à feu", a-t-il détaillé.
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Dans un communiqué, SOS Racisme a critiqué les "débats hystériques autour de la question du voile et du grand remplacement". Il a expliqué être "révulsé" mais pas surpris par cette attaque. Ainsi, l’organisation a appelé "Emmanuel Macron et les membres du gouvernement à cesser de faire preuve d’improvisations et d’approximations sur ces sujets inflammables". Selon lui, les médias devraient également cesser de jouer avec les appels à la haine.
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