A la suite de l’attaque au couteau dans un lycée d’Arras par un jeune de 20 ans, d’origine tchétchène, Guillaume Lefevre, secrétaire national du SNALC (syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur) témoigne est interviewé sur Antenne Réunion.
Antenne Réunion : Bonjour Guillaume Lefevre. On imagine qu’un événement comme celui-ci provoque toujours beaucoup d’émotion dans vos rangs. Comment vous sentez-vous ce soir après avoir appris cette nouvelle ?
Guillaume Lefevre : Déjà, avant tout, Il faut souligne l’émotion, le côté dramatique de la chose. Bien sûr, le SNAL condamne totalement ce genre d’actes. Nous avons évidemment une pensée émue et particulière pour la famille de ce collègue qui est mort ainsi que le collègue qui est à l’hôpital aujourd’hui.
C’est dramatique, un enseignant n’a pas à support ce genre de chose. Il est là pour enseigner, transmettre des savoirs, des connaissances. Il n’est pas là pour être mis au front, mettre sa vie en danger. C’est vraiment très difficile ce soir car ce n’est pas la première fois, ce ne sera pas la dernière fois malheureusement. Je suis très ému parce que cela peut nous arriver tous les jours, à n’importe qui, à tout enseignant. Nous avons les vacances pour nous en remettre un petit peu et que le recteur et les autorités compétentes puissent mettre tout en place pour notre sécurité ainsi que celle des élèves. Mais les personnels de l’éducation nationale sont vraiment inquiets ce soir et traumatisés.
A.R. : Il y a l’attaque, il y a aussi le contexte. Gerald Darmanin a envoyé un courrier cette semaine aux recteurs pour élever le niveau de vigilance dans les établissements. Est-ce que, pour vus, les dispositifs qui sont mis en place aujourd’hui, pour sécuriser les collèges et les lycées, sont suffisants ?
G. L : Non parce que vous le voyez aujourd’hui, cela peut arriver en métropole, cela peut arriver ici. On ne peut pas penser que cela peut arriver dans une ville que l’on fréquente. Les écoles ne sont pas sanctuarisées malheureusement. Il n’y a pas assez de sécurité même s’il y a des choses qui sont faites avec le plan de mise en sureté par exemple. Nous sommes entrainés à mettre en sureté les collègues et les élèves grâce à des plans anti-intrusion. Ce n’est pas suffisant. Il n’y a pas assez de sécurité à l’entrée des établissements.
Dès que l’on ouvre la porte, cela à été le cas aujourd’hui, quelqu’un peut s’infiltrer, entrer et créer la terreur. Pour certains établissements récents, il y a des sas d’entrée qui sont un bon moyen d’empêcher les intrusions.
J’espère que Monsieur le recteur et monsieur le préfet trouveront des solutions pour La Réunoin. Je le rappelle, un enseignement n’est pas là pour risquer sa vie, il est là pour transmettre et donner envie de travailler aux élèves.
A.R. : Cette attaque survient presque 3 ans, jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty. Avez-vous l’impression que l’histoire se répète ?
G. L. : Comme je vous l’ai dit, ce n’était pas la première fois, ce ne sera pas la dernière fois. Ce ne sera pas la dernière victime enseignante victime de tout ce qui est terrorisme. Nous sommes au front, nous sommes malheureusement les victimes…