Un rapport contenant des déclarations des collègues du présumé tueur à la préfecture de Paris, Mickaël Harpon, a révélé certains comportements douteux de ce dernier.
L’enquête sur le meurtre tuant 4 fonctionnaires à la préfecture de Paris, suit son cours. Selon les informations de 20 Minutes, un rapport du service de la préfecture met en lumière le profil complexe de cet employé "intégré". Mis en ligne par France Inter, dimanche 6 octobre, ce document de 4 pages a porté des explications sur l’attitude du concerné.
"Plusieurs collègues de l’intéressé ont ainsi révélé avoir noté, dans le passé, chez lui, des signes de radicalisation, et déclarent en avoir alerté leur hiérarchie ou pris conseil auprès de collègues spécialistes de ces problématiques", selon le rapport.
En 2015, après l’attentat de Charlie Hebdo, Mickaël Harpon aurait déclaré, "c’est bien fait", a indiqué ce document. Au mois de juillet de cette même année, deux fonctionnaires et un major de police, chargé des signalements de la radicalisation, ont eu une "discussion informelle". Ils ont parlé de ces propos et certains changements de comportement de l’assaillant. De son côté, Françoise Bilancini, patronne de la Direction du renseignement de la PP (DRPP) a annoncé n’avoir eu connaissance de ces éléments qu’après l’attaque meurtrière de jeudi.
Dans ce rapport, il est souligné que leur chef de section, un commandant de police, est revenu vers le major, fin août, début septembre 2015. A ce moment-là, il lui aurait annoncé qu’"il n’y avait pas de sujet avec Mickaël Harpon et qu’il gérait à son niveau".
Par ailleurs, les agents chargés des signalements de la radicalisation auraient régulièrement pris des nouvelles du comportement de l’informaticien auprès de ses collègues et de son chef pour qui il n’y avait "aucun souci avec M. Harpon". Pour les deux fonctionnaires, "rien n’a été détecté de suspect" dans l’attitude du futur tueur. Ce dernier ne manifestait "aucune animosité avec les femmes", selon eux.
Mickaël Harpon était connu dans l’ensemble de la direction pour y effectuer de la maintenance informatique sans qu’"aucun incident" ne soit signalé, selon Françoise Bilancini en précisant que c’était un informaticien "bien noté". En février 2019, à cause de ces troubles auditifs "lourds", il a fait part de certaines "frustrations", car son handicap semblait freiner sa carrière. D’après elle, si une difficulté particulière était apparue, depuis 2015, avec le comportement du concerné, elle aurait été portée facilement à la connaissance de la hiérarchie pour prise en compte. "Mais, il n’en a rien été", a-t-elle conclu.
Ce rapport, daté de samedi 5 octobre, a été envoyé au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.
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