Le tribunal pour enfants de Paris a rendu son jugement concernant le meurtre du professeur Samuel Paty en 2020. Les six collégiens ont encouru deux ans et demi de prison.
Les six collégiens impliqués dans le meurtre de Samuel Paty, le professeur décapité dans les Yvelines en 2020, ont encouru deux ans et demi de prison. Vendredi 8 décembre, le tribunal pour enfants de Paris a rendu son jugement, rapporte Le Parisien. Ils ont été condamnés à des peines allant de 14 à 20 mois de prison avec sursis probatoire et pour l’un, à deux ans, dont 6 mois de prison ferme aménageable sous bracelet électronique.
Ces six jeunes, une fille et cinq garçons, âgés de 13 à 15 ans à l’époque du meurtre, ont été reconnus coupables des infractions qui leur étaient reprochées et condamnés "au regard de la gravité des faits, de (leur) personnalité et de (leur) évolution".
Les peines ont été assorties de sursis probatoire allant de 2 à 3 ans, soit d’obligations diverses : activité professionnelle ou de formation, soins, suivi par les services de la protection judiciaire de la jeunesse… Le tribunal a également prononcé, pour tous, des mesures de suivi judiciaire de 3 ans.
La collégienne, âgée de 16 ans aujourd’hui, dont le mensonge sur le cours du professeur a provoqué l’engrenage fatal, a reconnu "l’infraction de dénonciation calomnieuse" qui est parfaitement établie. Elle a été condamnée à 18 mois de prison avec sursis probatoire de 2 ans.
Le mineur de 17 ans, qui a désigné le professeur Samuel Paty à la sortie du collège au djihadiste Adboullakh Anzorov, il a été jugé pour "association de malfaiteurs en vue de commettre des violences aggravées". Il a ainsi écopé d’une peine de prison ferme de 6 mois. "Alors que vous aviez connaissance des reproches formulés au sein du collège du Bois-d’Aulne et sur les réseaux sociaux à l’encontre de Samuel Paty, vous avez communiqué (au terroriste) sa description physique et son trajet", a lancé la présidente du tribunal.
Ces sanctions ont été vivement critiquées par les avocats des proches de Samuel Paty. L’avocate des parents du professeur et d’une de ses sœurs a indiqué que "les peines ne sont pas à la hauteur du drame et qui envoient selon eux un mauvais signal" en décrivant leur "colère, déception et incompréhension". "Un homme décapité dans une rue, ce n’est pas rien, or je ne vois pas ce sursaut unanime de l’institution judiciaire, je ne vois pas cette révolte, ce stop" a dit Me Virginie Le Roy, très émue.
L’ex-compagne et mère de l’enfant de Samuel Paty est "consternée par la décision", a annoncé son avocat, Me Francis Szpiner.
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