Les annonces du Premier ministre mardi n’ont pas calmé les "Gilets Jaunes", au contraire leur colère est passée en rage, voire en haine.
D’après les informations rapportées par Europe 1, de nombreux militants ont refusé de se laisser "endormir" par le moratoire d’Edouard Philippe mardi. Ils ont même prévu de poursuivre le mouvement. Mardi soir à Lorient (Morbihan), une cinquantaine de manifestants bloquaient toujours le gros dépôt pétrolier de la ville.
"On s’en fout qu’ils gèlent, on s’en fout qu’ils suspendent ! Nous, on veut l’arrêt complet. Et que l’ISF revienne", a martelé Nathalie, une manifestante.
Selon elle, ce moratoire de six mois sur les hausses de taxes sur les carburants n’est qu’un rideau de fumée.
Laetitia a déclaré qu’elle n’aura pas d’argent pour payer les factures d’ici six mois. Elle est d’ailleurs prête à suivre le mouvement jusqu’à ce que cette maman ne galère plus tous les jours avec ses deux jeunes enfants. "Que le 10 du mois, je ne sois pas obligée de me demander si j’achète des couches ou si je vais chez le médecin. C’est grave !", s’est-elle emporté.
"Édouard Philippe ne va pas alourdir notre barque pendant six mois, certes. Mais dans l’immédiat, il n’améliore pas notre sort.", a fait savoir Georges, un autre gilet jaune.
D’après les "Gilets Jaunes", le gouvernement ne comprend pas ce que les Français vivent au quotidien. À La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône, une quinquagénaire qui gagne 700 euros par mois s’est mobilisée depuis le 17 novembre. L’annonce d’Edouard Philippe l’a énormément crispé. "Un geste ? Mais il nous prend carrément pour des cons ! Ce n’est pas parce qu’on touche de petits salaires qu’on est bêtes", s’est-elle agacée.
À Brignoles, en Provence, l’attitude d’Emmanuel Macron a amplifié le sentiment de déclassement chez les "Gilets Jaunes". "Il nous méprise quand il parle", a répété un manifestant. Un autre a indiqué qu’ils vont garder le cap.
Les "Gilets Jaunes" à Lorient, La Ciotat ou Brignoles ont annoncé qu’ils sont déterminés à poursuivre la mobilisation tant qu’il n’y a pas eu de vrais changements, comme le SMIC à 1 700 euros.
"S’il faut rester sur les ronds-points pour Noël et le 1er de l’an ici, on restera", a assuré Laetitia.
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