Alexandre Benalla et Vincent Crase ont été entendus par les juges chargés du dossier des violences du 1er mai. Ils ont été placés en détention provisoire pour ne pas avoir respecté leur contrôle judiciaire.
Alexandre Benalla a été placé en détention provisoire après sa révocation de son contrôle judiciaire. Sur la base d’un enregistrement, révélé par Mediapart, l’ancien chargé de mission d’Emmanuel Macron est accusé d’être entré en contact avec un ex-employé de La République En Marche, Vincent Crase, alors qu’il en avait l’interdiction.
Selon RTL, les juges des libertés et de la détention (JLD) n’ont pas été convaincus par la défense des deux prévenus. Les avocats de ces derniers, Jacqueline Laffont et Christian Saint-Palais, se sont axés sur l’illégalité de l’enregistrement. Mais les JLD ont pris la décision de placer Benalla et Crase en détention à titre provisoire. C’est en effet la plus lourde peine pour un non-respect du contrôle judiciaire. Le droit français indique, en revanche, que cette détention ne pourra pas dépasser quatre mois.
À la suite de la décision judiciaire, l’avocate d’Alexandre Benalla, Me Jacqueline Laffont, a fait savoir que la révocation n’était pas justifiée. Elle a d’ailleurs dénoncé un acharnement judiciaire sur son client. Ce dernier n’a rien à faire en prison, selon ses dires. "Aujourd’hui, sur les suppositions d’une violation unique contestée de son contrôle judiciaire on l’incarcère pour une conversation supposée d’il y a 7 mois", a-t-elle encore martelé.
Le Figaro a rapporté que la défense comptait activer la procédure de "référé liberté". Ce dernier permet d’avoir une décision du président de la chambre de l’instruction sous trois jours. La défense pense que l’origine des enregistrements est douteuse, car ils ne provenaient ni d’écoutes judiciaires ni d’écoutes administratives.
Alexandre Benalla et Vincent Crase ont d’ailleurs porté plainte pour "détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interceptions", "atteinte à la représentation de la personne" ou encore "atteinte à l’intimité de la vie privée". Le parquet de Paris a déjà ouvert une enquête le 4 février.