L’ancien chargé de mission de l’Elysée, Alexandre Benalla, avait quatre passeports spéciaux, et non deux, révèle le Canard Enchainé.
Parmi les passeports évoqués par le Canard Enchainé, deux sont ’diplomatiques’, et ont été restitués le 9 janvier par l’ancien garde du corps de l’Elysée lui-même. Les deux autres sont des passeports de ’service’. Cette information a été révélée par le Canard Enchaîné le jour même où le Sénat s’apprête à auditionner Christophe Castaner et Patrick Strzoda, le directeur de cabinet du président de la République.
Toujours d’après l’hebdomadaire satirique, l’un des deux passeports ’service’ a été délivré, quand Alexandre Benalla travaillait à la délégation interministérielle pour l’égalité des chances des Français d’Outre-Mer. L’autre, établi le 28 juin 2018, "facilite le passage des frontières et permet de voyager sans visa dans certains pays". Me Jacqueline Laffont, l’avocate de l’ancien chargé de mission a rendu ce document le 11 janvier, au ministère de l’Intérieur.
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Le Canard enchaîné a aussi révélé qu’Alexandre Benalla, avait conservé son téléphone crypté Teorem jusqu’au 11 janvier dernier, six mois après être parti de l’Elysée. Ce qui est totalement illégal. L’hebdomadaire satirique précise que ce téléphone à clapet coûte 2500 euros, et est classé ’secret-défense’.
Le Teorem a été développé par la Direction générale de l’armement (DGA) et l’entreprise Thalès. Il est utilisé par le président, son entourage proche et des militaires pour les appels prioritaires. L’Elysée n’avait pas demandé à Alexandre Benalla de rendre l’appareil. Pourtant, tout collaborateur présidentiel ayant utilisé le téléphone est censé le rendre quand il quitte son poste. Il risque jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
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