Le verdict est sorti près de quatre ans après les faits. Le jeune homme, âgé de 20 ans aujourd’hui, a été reconnu coupable, ce vendredi, par la cour d’assises des mineurs de l’Oise, de l’assassinat de l’adolescente de Shaïna, le 25 octobre 2019 à Creil.
Vendredi dernier, la cour d’assises des mineurs de l’Oise a rendu son verdict implacable, condamnant l’ex-petit ami de Shaïna Hansye à une peine de 18 ans de réclusion criminelle. Dans un procès qui s’est étendu sur cinq jours, Ousmane (nom d’emprunt) a été reconnu coupable de l’assassinat brutal de cette jeune adolescente de 15 ans. Le triste événement remonte au 25 octobre 2019 à Creil, lorsque Shaïna a été poignardée puis brûlée vive. La macabre découverte du corps calciné de la jeune fille a été faite le 27 octobre 2019, dans un abri de jardin du quartier du Plateau, à Creil. Trois jours plus tard, les enquêteurs de la police judiciaire de Creil ont interpellé le petit ami de Shaïna, après que plusieurs personnes du quartier l’aient désigné comme l’auteur présumé du crime.
Parmi les témoignages accablants, celui d’un ami de l’accusé, âgé de 17 ans à l’époque, qui prétend que Ousmane lui aurait confié les détails sordides de son acte, avouant ainsi avoir tué sa petite amie. Selon l’accusation, le mobile du crime serait lié à l’annonce d’une grossesse faite par Shaïna quelques jours plus tôt, une nouvelle que Ousmane n’aurait pas acceptée, relate Le Parisien. Un détenu affirme même avoir entendu Ousmane avouer qu’il avait "tué sa copine qui était une pute qu’il avait mise enceinte".
La réputation de Shaïna, marquée par une agression sexuelle subie en 2017, lui a valu d’être stigmatisée comme une "fille facile" dans le quartier. Selon Me Zoé Royaux, avocate de la Fondation des Femmes, qui s’est portée partie civile, cette réputation a conduit Ousmane à entrer en relation avec la victime, exploitant sa vulnérabilité et sa fragilité. De son côté, la défense, représentée par Me Elise Arfi et Me Adel Fares, a plaidé l’acquittement avec véhémence. Depuis le premier jour, Ousmane nie catégoriquement les faits qui lui sont reprochés, et ses avocats remettent en question les témoignages considérés comme des rumeurs ou des actes de vengeance dirigés contre leur client. Ils contestent également certains éléments matériels, tels que la localisation du téléphone ou les brûlures sur les jambes d’Ousmane, qui pourraient être attribuées à l’incendie lui-même.
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