Vingt-cinq ans plus tard, ce lundi 15 juin 2020, la justice a rendu son verdict en ce qui concerne le volet financier de la tentaculaire affaire Karachi tournant autour de six hommes. Ils étaient jugés pour des soupçons de commissions occultes dans le cadre de la campagne présidentielle d’Édouard Balladur.
Comme le rappelle 20 Minutes, le parquet de Paris avait requis des peines allant de 18 mois ferme à 7 ans de prison contre un industriel, 3 politiques et 2 intermédiaires pour abus de biens sociaux, complicité ou recel de ce délit. L’accusation décrivant "une véritable entreprise de prédation".
La justice a lourdement sanctionné les anciens proches de l’ancien Premier ministre Édouard Balladur. Elle juge que ceux-ci ne pouvaient ignorer "l’origine douteuse" des fonds versés sur le compte de la campagne présidentielle de 1995 et issus de rétro commissions illégales. Un premier jugement sonnant comme un avertissement pour M. Balladur, note Ouest-France, dont le procès se déroulera dans les prochains mois.
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Les prévenus ont nié le moindre financement politique alors que l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine a pris ses distances. Contre celui-ci, la justice a évoqué la ‘fraude fiscale’ et le ‘blanchiment’, 5 ans de prison avec mandat de dépôt requis. Et 7 ans de prison assortis d’un mandat d’arrêt demandé pour son ancien associé Abdul Rahman Al Assir. Ensuite 5 ans, dont 2 avec sursis, et une amende requis contre Renaud Donnedieu de Vabres, proche du ministre de la Défense de l’époque François Léotard.
Une même peine d’emprisonnement, avec amende, a été requise pour Nicolas Bazire, l’un des dirigeants actuel du groupe LVMH. Contre Thierry Gaubert, ancien ministère du Budget, 4 ans, dont 2 ans fermes, ainsi que 100 000 euros d’amende requis.
Enfin, le parquet a requis trois ans d’emprisonnement, dont 18 mois ferme, contre Dominique Castellan, qui était à la tête de la DCNI.
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