Les enquêteurs se sont déplacés au domicile et au bureau de Rachida Dati à la mairie.
Dans le cadre de l’enquête sur des contrats de conseil auprès d’une filiale de Renault-Nissan, la maire du VIIe arrondissement de Paris, Rachida Dati, est visée par des perquisitions, Ces informations, rapportées par l’AFP et reprises par Le Figaro, confirment ainsi une publication de L’Express.
Mardi 22 octobre, ces perquisitions ont eu lieu au domicile parisien de la concernée ainsi qu’à son bureau de la mairie, à l’initiative des juges d’instruction. Ces derniers ont repris l’enquête initiée le 31 mai par le parquet national financier sur ce volet annexe de l’affaire Carlos Ghosn, selon une source proche du dossier.
Une plainte a été déposée par une actionnaire de Renault contre Rachida Dati, Alain Bauer et Carlos Ghosn, le 17 avril. Une enquête a été, ainsi, ouverte pour "abus de biens sociaux" et "corruption". Elle porte sur des prestations de conseils conclues par Rachida Dati et le criminologue, Alain Bauer avec la filiale néerlandaise de l’alliance Renault-Nissan, RNBV, lorsque Carlos Ghosn était encore le PDG.
Me Jean-Paul Baduel, l’avocat de la plaignante, a annoncé que sa cliente avait fait état de "soupçons" sur "l’usage inconsidéré des fonds de Renault" par son ancien PDG. Sur AFP, il a assuré que les contrats sont douteux de par leurs montants, effectués au profit d’une filiale n’ayant aucun salarié.
En tant qu’avocate entre 2010 et 2012, Rachida Dati aurait, en effet, touché 900 000 euros d’honoraires. De son côté, Alain Bauer a obtenu un million d’euros entre 2012 et 2016, pour des activités de consultant. Les deux concernés nient toute irrégularité, d’après une source proche du dossier.
Dès l’annonce de cette affaire par L’Express mi-octobre, les avocats de l’ancienne Garde des Sceaux, Mes Olivier Pardo et Hervé Lehman ont dénoncé un "amalgame scandaleux" et une "tentative de déstabilisation". Dans un communiqué, ils ont souligné que l’enquête a été dévoilée, "à quelques jours de la décision sur l’investiture du candidat LR à la Mairie de Paris", briguée par Rachida Dati. "L’intention de nuire est particulièrement évidente", ont-ils signifié.
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