Affaire Bétharram : la congrégation sort du silence et promet des réparations

Une reconnaissance tardive, mais attendue

Des élèves du collège-lycée catholique Notre-Dame de Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, ont subi des violences physiques et sexuelles pendant des décennies. Aujourd’hui, la congrégation des pères de Bétharram, qui a longtemps dirigé l’établissement, reconnaît sa "responsabilité" dans les "abus massifs" commis sur le site. Le prêtre Laurent Bacho s’est exprimé au nom de ses pairs.

Lancement d’une commission d’enquête indépendante 

Plus de 150 anciens élèves ont déposé plainte. Pour comprendre comment ces abus ont pu perdurer, une commission d’enquête indépendante sera mise en place. Ses membres seront chargés d’analyser les archives et de recueillir les témoignages des victimes. L’objectif est d’éviter qu’un tel drame ne se reproduise. Cette démarche sera renforcée par un projet de mémorial. Par ailleurs, la congrégation participera à un forum sur les violences sexuelles à Bayonne, le 15 mars. Cet événement sera organisé par l’Institut francophone pour la Justice et la Démocratie, une ONG qui l’accompagne dans sa démarche auprès des victimes depuis le mois de mai.

Un fonds d’indemnisation pour les victimes

Face à l’ampleur des faits, la congrégation a également décidé de créer un fonds d’indemnisation. Celui-ci concernera les victimes d’abus prescrits, commis par des laïcs. Ce geste complète l’action de la Commission Reconnaissance et Réparation, qui se limite aux actes perpétrés par des religieux. Le fonds sera financé par la vente de biens immobiliers appartenant à la congrégation. À ce jour, 700 000 euros ont déjà été versés à 19 victimes. Le prêtre estime que "la réparation financière est importante parce qu’elle donne du poids à nos mots", selon les propos rapportés par TV5Monde.

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