Mael Garnier/SIPA
La Commission indépendante sur les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a exhorté le gouvernement à mener un audit des systèmes d’alerte dans les établissements accueillant des mineurs.
L’affaire des agressions sexuelles au collège-lycée de Notre-Dame de Bétharram situé dans les Pyrénées-Atlantique a levé le voile sur les insuffisances des systèmes de protection de l’enfance.
Face à la persistance des violences sexuelles commises sur les enfants, la Commission indépendante sur les violences sexuelles faites aux enfants, dont la mission est de conseiller le gouvernement sur les mesures à prendre, rappelle avec insistance une recommandation formulée dès 2023. Cette dernière préconisait l’élargissement du dispositif de remontées systématiques d’alertes, initialement limité aux établissements sportifs, à tous les lieux où des enfants sont accueillis.
La commission demande au gouvernement de "lancer une mission d’inspection pour évaluer les dispositifs d’alerte existants dans les structures scolaires, périscolaires, sportives, culturelles et cultuelles". Elle insiste sur la nécessité d’instaurer des règles strictes et uniformes pour garantir la sécurité des enfants, quel que soit le lieu d’accueil.
L’établissement catholique de Notre-Dame de Bétharram se retrouve au centre d’une investigation de grande envergure, après les témoignages bouleversants de plus d’une centaine de victimes. Ces dernières dénoncent des actes de violence, des agressions sexuelles et des viols qui auraient été perpétrés au sein de l’établissement sur une période s’étendant des années 1970 aux années 1990. Face à la gravité de ces allégations, le parquet de Pau a ouvert une enquête judiciaire afin de faire la lumière sur ces faits.
L’affaire Bétharram ne se limite plus seulement aux révélations de violences présumées ; elle s’inscrit désormais dans un contexte politique sensible. Le Premier ministre François Bayrou est accusé par l’opposition de dissimulation. Selon plusieurs voix de la gauche, il aurait délibérément minimisé ou occulté les informations dont il disposait à l’époque où il exerçait les fonctions de ministre de l’Éducation, dans les années 1990.