Le jeune Adama Traoré est décédé à la suite d’une interpellation policière en 2016. Quatre ans après, la bataille judiciaire entre la famille et les gendarmes mis en cause se poursuivent.
Les deux parties adverses concernées dans la mort d’Adama Traoré se sont engagées dans une importante bataille judiciaire, quatre ans après la mort du jeune homme, en 2016. Le 30 mai dernier, une nouvelle expertise a écarté la responsabilité des gendarmes. Pourtant, quelques jours après, un avis médical privé, commandé par la famille a révélé le contraire le 2 juin. Il a directement attribué la mort du jeune homme à la technique d’interpellation utilisée par les forces de l’ordre.
Sur Europe 1, Me Sandra Chirac-Kollarik, l’avocate d’un des gendarmes a affirmé qu’ "il n’y a pas eu de plaquage ventral". Elle a également dénoncé une volonté aveugle de la famille Traoré de faire triompher "une vérité préétablie".
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En réplique, sur la même chaîne, Me Yassine Bouzrou, avocat de la famille d’Adama Traoré, a indiqué que l’avocate confond le terme courant du plaquage - au rugby notamment - le fait de plaquer une personne debout, avec la méthode policière. Il a ainsi expliqué que la technique du plaquage ventral consiste à maintenir une personne en position de décubitus ventral, c’est-à-dire à plat ventre, au sol, tête tournée sur le côté.
L’avocat a aussi parlé des déclarations des gendarmes tout au long de la procédure judiciaire. Il a assuré qu’il s’agit bien d’un plaquage ventral. "Cela a été dit par les gendarmes, ils ont clairement affirmé, expliqué, développé qu’ils se sont retrouvés à plusieurs en mettant leur poids sur Adama Traoré", a-t-il martelé. Pourtant, les versions de ces gendarmes ont évolué.
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Selon Me Yassine Bouzrou, ils ont donné trois versions différentes à la justice, et la toute dernière version consiste à nier avoir exercé un poids sur Adama Traoré. "Cela démontre, selon moi, un aveu de culpabilité", a-t-il estimé, car lorsqu’on dit la vérité, on ne doit pas être amené à donner trois versions différentes.
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