Le 14 décembre 2017, un car scolaire a été fauché par un TER à Millas, tuant six collégiens. Durant la période des faits, la conductrice du car prenait un médicament contre l’insomnie, incompatible avec son travail.
Une rame de TER est entrée en collision avec un car scolaire à Millas le 14 décembre 2017. Cet accident a tué six collégiens et blessé plusieurs autres. Ce jeudi 4 avril, France Info a rapporté que de nouvelles pièces du dossier pointent du doigt un médicament contre l’insomnie que prend la conductrice du car depuis sept ans.
La conductrice prenait en effet un hypnotique commercialisé sous le nom d’Imovane. En novembre dernier, la juge d’instruction de la section "accidents collectifs" de Marseille a envoyé des réquisitions judiciaires au sein du laboratoire pharmaceutique Sanofi qui fabrique le médicament. Sanofi a expliqué que ce médicament comportait un pictogramme rouge de niveau 3, équivaut à une interdiction de conduire, relate France Info.
Sanofi a joint avec leur explication la boite d’Imovane, commercialisée en pharmacie. Elle montrait un triangle sur fond rouge avec une voiture à l’intérieur. À côté, une mise en garde est écrite :"Attention danger : ne pas conduire !"
Selon le laboratoire, l’Imovane peut énormément influencer l’aptitude à conduire. Les risques sont la somnolence, diminution de la vigilance, allongement du temps de réaction, surtout 12 heures après la prise du médicament. Mais il peut aussi entraîner une conduite automatique avec "amnésie post événementiel".
D’après l’enquête, la conductrice avait semblé en pilotage automatique 90 secondes avant l’accident. Elle a ensuite fait un freinage brutal et trop tardif devant la barrière baissée du passage à niveau, et cela, malgré les coups de klaxon du conducteur du TER.
Les familles des victimes envisagent avec ces nouveaux éléments de demander un réquisitoire supplétif au parquet. Elles souhaitent connaître la version du médecin de la conductrice et le mettre en examen. En effet, la quadragénaire prenait ce médicament depuis sept ans, alors que l’Agence nationale du médicament a indiqué que le traitement ne doit pas dépasser quatre semaines.
Dans cette affaire, la conductrice du car a été mise en examen pour "homicides et blessures involontaires". Quant à la responsabilité de la SNCF, elle a été exclue après le témoignage de plusieurs personnes et les expertises techniques.
>> A lire aussi : Collision de car scolaire à Millas : les témoins affirment avoir vu les barrières du passage à niveau levées