La Commission Indépendante sur l’Inceste et les Abus Sexuels envers les Enfants (Ciivise) dévoile aujourd’hui une analyse portant sur les 26 949 témoignages qu’elle a accumulés au cours des deux dernières années.
Établie début 2021, la Ciivise s’est donnée deux objectifs principaux : recueillir les témoignages des victimes et proposer des directives pour l’élaboration de politiques publiques visant à lutter contre ce fléau, affectant, selon ses estimations, 160 000 enfants annuellement. L’organisation souhaite prolonger sa mission au-delà de sa date de fin prévue en décembre, selon Le Parisien. "Malheureusement le travail ne sera pas terminé parce que 160 000 enfants chaque année sont victimes de violences sexuelles dans notre pays", déplore Édouard Durand, magistrat et coprésident de cette commission sur France Info. Et "27 000 témoignages, ça veut dire que la Ciivise répond à une attente et à un besoin vital".
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Selon le rapport de la commission, la société semble souvent en déni face à l’inceste. Lorsque les enfants osent parler des violences sexuelles subies, près de la moitié des confidents ne les soutiennent pas, les décourageant de s’exprimer (27 %) ou les blâmant (22 %). De plus, la majorité des professionnels de l’enfance (58 %) ne protègent pas l’enfant après une révélation de violences, bien que dans six cas sur dix, ils portent plainte.
"La société envoie sans cesse des injonctions paradoxales aux victimes de violences sexuelles et aux adultes qui les soutiennent", selon l’analyse… "Vous pouvez révéler les violences, faites-nous confiance, mais nous ne vous protégerons pas et nous dirons que vous mentez", appuie la commission.
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