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Le gilet explosif de Salah Abdeslam, terroriste présumé des attentats du 13 novembre, était défectueux selon une expertise demandée par les juges d’instruction.
Plus de deux ans après les attentats de Paris, l’enquête continue d’apporter de nouveaux éléments de réponse. Une expertise consultée par France Inter révèle que des pièces défectueuses auraient empêché le terroriste de se faire exploser.
Les analyses de la police scientifique montrent que la ceinture explosive que portait Salah Abdeslam ne pouvait pas être activée, en raison d’un problème technique. Ce dispositif artisanal était, comme ceux dont s’étaient ceinturés les autres membres du commando terroriste, composé de deux plaques : l’une posée sur l’abdomen, l’autre sur le dos remplies de TATP. S’ajoutaient également une substance explosive prisée des djihadiste et d’un système relié par des câbles permettant leur mise à feu. La pile et le bouton interrupteur sensés activer le tout n’ont quant à eux jamais été retrouvés.
Plus de deux ans après les attentats, l’expertise est formelle : même avec ces deux éléments (pile et bouton), le gilet explosif ne pouvait pas fonctionner. Un câble était abîmé à l’avant et une petite pièce du détonateur était cassée à l’arrière. Le dispositif a été testé en laboratoire : le courant ne passait pas. Salah Abdeslam, témoin clé de la cellule du 13 novembre, avait abandonné sa ceinture dans une benne à ordures de Montrouge le soir des attentats, avant de rejoindre la Belgique le lendemain. Le dispositif n’avait été retrouvé que 10 jours plus tard, par des éboueurs.
Cette expertise ne permettra pas de savoir si Salah Abdeslam a tenté d’appuyer sur le bouton qui devait se trouver sur le gilet. Mais le rapport conforte les témoignages de trois proches de Salah Abdeslam, deux amis venus le récupérer à Paris et le dernier homme qui l’a hébergé à Bruxelles en Belgique. Salah Abdeslam leur a affirmé que le gilet explosif n’avait pas fonctionné. Dans une lettre retrouvée après son arrestation, il assure également qu’il voulait mourir en martyre. Le seul "survivant" du commando des attentats de Paris, doit être jugé en février à Bruxelles, pour une fusillade survenue le 15 mars 2016 avant son interpellation.