Astan n’avait que 13 ans quand elle a été exploitée pendant des années par une cousine éloignée à Châtenay-Malabry. Sa vie se résumait à un mot : l’enfer.
Ramenée du Mali quand elle avait 13 ans, Astan vivait chez sa cousine éloignée à Châtenay-Malabry. Aujourd’hui âgée de 31 ans, elle a raconté ses journées de calvaire à la barre du tribunal correctionnel de Nanterre durant le procès qui a eu lieu ce lundi. En sanglots, elle a raconté son quotidien de "travail forcé". L’adolescente qui ne parlait pas français était devenue une bonne à tout faire. Mais elle ne recevait aucun salaire, n’avait pas de papiers et n’allait pas à l’école. "Je mangeais les restes, mais c’est elle qui me disait quand je pouvais manger. Elle me terrorisait, cette femme", a-t-elle lâché devant la présidente.
Astan était loin de de la vie meilleure à laquelle son père et sa cousine éloignée s’étaient convenus. Son enfer a débuté le jour même où elle est arrivée en France, car son hôte refusait qu’elle s’asseye. Exploitée pendant 15 ans, elle se réveillait à 6 heures tous les matins. Elle préparait le petit-déjeuner, passait le balai sans faire de bruit, faisait les courses et emmenait les petits à l’école. "Elle me surveillait tout le temps. Je faisais la cuisine, je travaillais jusqu’au soir", a-t-elle raconté sur le récit du Parisien.
La prévenue de 54 ans absente durant le procès s’est dérobée depuis 2011. Elle a été convoquée par la justice pour répondre de travail dissimulé, soumission à des conditions de travail et d’hébergement d’un mineur indignes. Le procureur a réclamé une peine d’emprisonnement de 15 mois avec sursis et 6 000 € d’amende. "Au lieu de vivre comme une enfant, d’aller à l’école, d’avoir des amis, des loisirs, elle a fait le ménage", a résumé le procureur qui qualifie le travail forcé d’incontestable. Le jugement sera prononcé le 19 février prochain.
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