Cette personne, avec des caractéristiques sexuelles féminines et masculines à la fois, a subi sept opérations durant l’enfance pour devenir un homme. Elle a déposé sa plainte à Clermont-Ferrand en Puy-de-Dôme pour violences volontaires sur mineur.
Sans le consentement de ses parents, eux profanes en matière de médecine, cette personne aujourd’hui âgée de 38 ans est née de sexe neutre. Elle est venue au monde en présentant des caractéristiques sexuelles féminines et masculines à la fois. Mais quatre médecins et deux hôpitaux ont décidé de l’opérer pour la faire entrer dans une case, celle du masculin. Camille, prénom inventé, a déposé plainte à Clermont-Ferrand en Puy-de-Dôme il y a un pour "violences volontaires sur mineur ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", rapporte 20 Minutes dans ses colonnes de ce dimanche. La juge en charge du dossier devrait ordonner prochainement "une expertise médicale pointue" de sa situation.
L’intervention s’est déroulée lorsque Camille avait 3 ans. Dès la classe de CE1, cette personne née avec un sexe neutre a dû endurer les premiers signes d’une puberté rendue précoce à cause du traitement hormonal. Aujourd’hui encore, il vit encore avec les conséquences de ces opérations. "J’en viens à calculer tout ce que je bois parce qu’à chaque fois que je dois aller aux toilettes, j’ai l’impression de pisser des lames de rasoir", a-t-il confié. Selon lui, le sexe était pareil, car il prenait plaisir, mais avait extrêmement mal. L’individu né en 1979 souffre surtout de cette décision prise par les chirurgiens. "J’ai attendu d’avoir 36 ans pour comprendre que j’avais été mutilé", a-t-il indiqué avant d’ajouter qu’il veut maintenant éviter que cela n’arrive aux autres enfants. Il craint d’ailleurs de transmettre le mal dont il souffre aux enfants qu’il désire.
Selon plusieurs associations, entre 2 000 et 4 000 personnes se trouvent en état d’intersexuation en France. En mars 2017, avant son départ de l’Elysée, François Hollande a ordonné l’interdiction des opérations chirurgicales menées sur les enfants en situation d’intersexuation. Antoine Faix, responsable du comité d’andrologie et de médecine sexuelle à l’Association française d’urologie pointe essentiellement le risque que comportent ces opérations dans le développement des enfants. "Au-delà de deux ans, il est essentiel qu’un enfant soit élevé comme petit garçon ou petite fille au risque de ne pas trouver sa place ensuite", a-t-il expliqué.
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