Le tribunal des prud’hommes de Périgueux (Dordogne) examinait le cas d’un ex-salarié d’un centre commercial licencié pour faute grave. Il est accusé d’avoir volé et mangé une banane.
Fin 2016, un salarié de l’hypermarché Leclerc à Trélissac, dans la banlieue de Périgueux en Dordogne, a été licencié pour faute grave car il est accusé d’avoir volé et mangé une banane dans la réserve du magasin, rapporte France Bleu Périgord. Le salarié a contesté son licenciement pour faute grave devant le tribunal des prud’hommes qui a jugé l’affaire lundi 30 octobre.
Le jeune homme âgé de 21 ans travaillait à l’époque au rayon fruits et légumes. "La journée se passait bien, on était entre les fêtes et il y avait beaucoup de monde", se rappelle-t-il. Les journées étaient souvent chargées et il sentait la fatigue le submerger. "Cela m’était déjà arrivé de faire une hypoglycémie alors je suis retourné à mon casier vers 14h30 – 15 heures prendre une banane", explique Raphaël Beauvieux, contacté par Sud Ouest. Il s’est saisi du fruit qui, assure-t-il, lui appartenait, puis est parti avec dans la réserve : "Un cadre m’a vu la manger et m’a dénoncé". Présent à l’audience, il a expliqué ne pas comprendre la sanction que lui a été infligée. "On ne sanctionne pas par un licenciement pour faute grave quelqu’un qui mange un bien lui appartenant", a déclaré pour sa part son avocate, d’après Le Dauphiné libéré.
Pour le jeune homme, la sanction est disproportionnée. "J’ai le sentiment d’avoir été sacrifié pour servir d’exemple", confesse-t-il. Et pourtant, selon les avocats du groupe, "consommer dans les réserves est interdit. La société en faisait une question de principe". La direction lui reproche également d’avoir volé la banane. Elle estime que ce sont deux fautes qui justifient son licenciement, au regard du règlement intérieur. "A partir du moment où il y a un règlement intérieur affiché dans les locaux extrêmement précis il doit être respecté par tout le monde. Que ce soit une banane, un manteau ou autre chose, c’est un vol", défend l’avocate du groupe.
Le tribunal des prud’hommes rendra sa décision le 11 décembre prochain. En attentant, l’ancien salarié a réintégré l’armée de terre.