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La situation est tendue entre le procureur de Grenoble et la gendarmerie accusée de fuites dans la presse. De son côté, le directeur général de la gendarmerie dénonce "des accusations péremptoires et scandaleuses".
Deux mois après la disparition de Maëlys en Isère, le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat et la gendarmerie traversent une crise profonde. Le procureur de Grenoble a décidé d’ouvrir une enquête pour "violation du secret de l’instruction". Il accuse en effet la gendarmerie d’être l’instigateur des nombreuses fuites dans la presse. Face à cette mise en cause, le directeur général de la gendarmerie nationale, Richard Lizurey a décidé de réagir en dénonçant "des accusations péremptoires et scandaleuses". Cette tension entre les deux entités rendrait les investigations encore plus fragiles qu’elles ne le sont déjà. En effet, les enquêteurs n’ont pas encore retrouvé la piste de l’enfant. Dans la foulée, les indices ne permettent pas de confondre le principal suspect.
Dans une interview accordée à RTL, le procureur de Grenoble a martelé que l’unique chose qui soit scandaleuse dans la disparition de Maëlys, c’est les fuites permanentes. Il a ajouté que les éléments qui fuitent tous les jours peuvent nuire à l’enquête précisant que ce sont les gendarmes qui se chargent de l’enquête. "Les éléments communiqués, ne sont connus que des enquêteurs, de leur hiérarchie, et des juges. Que des journalistes soient avisés de ces éléments, cela ne peut être fait que par des gens qui pratiquent l’enquête ou qui sont au-dessus des enquêteurs", a accusé Jean-Yves Coquillat. Ce dernier regrette d’ailleurs que des gens n’aient pas encore retenu la leçon après l’affaire Grégory.
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Face à la polémique, Jean-Alphonse Richard, chef du service police-justice de RTL parle de la rupture d’un lien de confiance avec les gendarmes. Pour le procureur, les fuites dans la presse proviennent sans aucun doute de "la direction de la gendarmerie", ou encore "l’IRCGN", l’institut effectuant toutes les analyses scientifiques et techniques. "On est déjà condamné avant même qu’il y ait une enquête", déplore le directeur général de la gendarmerie en réponse à cette enquête ouverte. "Mes enquêteurs, jusqu’à preuve du contraire, n’ont pas fait de fautes", a-t-il ajouté sur le récit de France Info.