A la suite de la fausse attaque islamiste signalée par l’ex-gérant des Restos du cœur Richard Sautour à Mointreuil en juillet dernier, celui-ci a été jugé. Le verdict sera bientôt rendu.
Le jugement de Richard Sautour, 59 ans, qui a inventé une agression islamiste le 1er juillet 2016 s’est déroulé le jeudi au tribunal de Bobigny. Durant l’audience, il était déterminé à maintenir sa position jusqu’au bout en insistant sur le fait d’avoir été agressé à l’arme blanche.
Selon les confessions de cet homme aux policiers ce jour-là, en arrivant à peine dans les locaux il a été attaqué violemment par un couple, dont "un homme d’origine africaine et une femme voilée de type européen", armé d’une hache et d’un couteau. Ils auraient crié "Allah Akbar, chien d’infidèle" en prenant la fuite.
L’enquête, dans un premier temps confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, s’étendait sur ’ADN de son épouse qui a été retrouvée sur la hache. Un outil qui aurait appartenu au bénévole. Il l’a d’ailleurs dévoilé durant l’audience.
La présidente, l’avocat de la partie civile et la procureure l’ont questionné maintes fois sur ce nouvel élément et Richard Sautour racontait qu’il avait cette hache et le couteau dans la cave du local. Mais quelques temps avant le drame, ils auraient disparu. Pour lui, c’était probablement un règlement de comptes en confirmant qu’"Il ne s’agit pas d’une attaque terroriste".
Pour argumenter, il explique avoir reçu des lettres de menaces en quelques mois, pourtant la déléguée générale des Restos du cœur, Catherine El Arouni, indique qu’aucune lettre de menaces n’a été reçue dans aucun des 30 centres de la Seine-Saint-Denis.
Par ailleurs, il s’avère que la hache, a été retrouvée dans le comptoir lors des enquêtes. Le bénévole a toujours eu les réponses adaptées à ce fait, alors qu’il avait affirmé auparavant qu’il s’était défendu avec une manche à balai.
Selon, l’expertise graphologique l’écriture de la personne qui avait rédigé la lettre de menaces était la même que celle de Richard Sautour. Son attitude n’était également pas adaptée aux circonstances, selon les pompiers qui étaient sur les lieux.
La procureure a déploré : "Inventer qu’on a été victime d’un attentat, aller jusqu’à s’infliger soit même des blessures, soutenir devant un procureur de la République que cette histoire est vraie, c’est une insulte aux véritables victimes du terrorisme, regrette-t-elle. C’est voler leur histoire et leur souffrance et participer à créer l’ère du soupçon".
Toutefois, les raisons qui ont motivé cet homme à inventer une telle histoire reste un mystère. Ils concluent que ces inventions résultent d’un souci psychologique.
La procureure a toutefois requis six mois de prison ferme, la peine maximale pour ce type de délit. L’avocat de la partie civile, qui représentait les Restos du cœur, a de son côté réclamé un euro symbolique. Le jugement sera rendu le 15 juin prochain.