Dimanche, lors du second tour de la présidentielle, une électrice d’Orange, dans le Vaucluse a été obligée de retirer son foulard avant d’aller voter. Se sentant humiliée, celle-ci a décidé de porter plainte ce mardi.
Naima El Omar, l’orangeoise de 57 ans est venue exprimer son choix dans un bureau de vote de l’école des Sables, à Orange (Vaucluse) pour le second tour de l’élection présidentielle . Elle a été obligée de retirer son voile.
Le président du bureau, un adjoint au maire Ligue du Sud Jacques Bompard affirme "ne pas pouvoir l’identifier correctement" avec son voile. Il a également précisé que "Sa pièce d’identité présentait une femme avec les cheveux lâchés. J’ai demandé à ce qu’elle se présente comme sur la photo". C’est ce qui explique sa demande de retirer son voile qui lui couvrait la tête, soutient le maire.
La ville d’Orange est dirigée par Jacques Bompard depuis 1995. L’élu a d’abord été membre du Front national, puis du Mouvement pour la France, avant de fonder la Ligue du Sud.
Pour rappel, un circulaire du ministère de l’Intérieur diffusé en janvier 2017 stipule que : "La tenue portée ne doit pas faire obstacle au contrôle de l’identité de l’électeur. Un voile encadrant le visage n’empêche pas le contrôle de l’identité de l’électeur. En revanche, si l’identité d’une personne ne peut être établie en raison d’un voile masquant la bouche et le nez, le bureau de vote peut lui demander de retirer ce voile afin de contrôler son identité. En cas de refus, la personne ne peut être admise à voter".
A noter que les signes religieux visibles ne sont pas interdits dans les bureaux de vote, cependant, si le port d’une voile empêche d’identifier l’électeur comme il se doit, le contrôleur est en droit de lui demander de l’enlever.
Naima Elmar confie : "J’ai donné ma carte d’identité, d’électeur. Le monsieur me regardait avec un air bizarre (…). Il m’a dit ’"Madame, vous enlevez votre voile, c’est la loi, sinon vous ne votez pas !" J’ai un foulard, même pas le voile... avec une chemise, un jean, des baskets..."
L’électrice a accepté de l’enlever, mais a quand même décidé de porter plainte deux jours plus tard. Pour elle, c’est une humiliation.