Lors d’une nouvelle audition, Théo, blessé par des policiers à Aulnay-sous-Bois, a contredit le premier récit des évènements qu’il avait fait à la police, cinq jours après l’agression.
Un mois et demi après l’affaire Théo, l’enquête s’attarde désormais à établir le déroulé précis des faits. Le 3 mars dernier, la victime était devant le juge d’instruction pour une nouvelle audition. Selon Le Parisien, qui a consulté la dernière audition de Théo, quelques contradictions seraient apparues dans la version du jeune homme, sur la base de la vidéosurveillance et de certaines constatations.
Lors de cette nouvelle audition, Théo semble se contredire. "Quand l’un des policiers m’a attrapé, mon pantalon a glissé", a-t-il admis aloles policiers avaient baissé son pantalon et écarté son caleçon. "Ils tiraient vers le bas quand même, mais je ne pense pas que c’était volontaire. Ils essayaient de me maîtriser. Et comme mon pantalon n’était pas bien attaché, il tombait", concède-t-il une fois de plus. Autre contradiction, lors de sa toute première audition, le jeune homme avait affirmé qu’un policier lui avait "enfoncé le bâton dans les fesses après avoir écarté le caleçon sur le côté", tandis qu’un deuxième lui "tenait les jambes", et un troisième le maintenait "légèrement incliné debout". Des déclarations mises en doute par la juge d’instruction, s’appuyant sur la vidéosurveillance et les constations effectuées sur le caleçon de Théo, décrit Le Parisien, sans entrer, toutefois, dans les détails. "Comme je vous l’ai dit, la première audition, je n’étais pas en état", lui a répondu Théo, reconnaissant ne pas se souvenir des mots qu’il avait prononcés ce jour-là, et ne pas avoir relu le procès-verbal.
Néanmoins, Théo continue de maintenir que la matraque a bien été enfoncée de manière volontaire. Une version que l’IGPN n’a pas retenue. la police des police explique dans son rapport que le geste "visait la cuisse pour faire plier la jambe de l’intéressé", et que donc sa "finalité", ainsi que "ses conséquences" n’étaient "pas intentionnelles". Gravement blessé au niveau de la zone rectale, Théo s’est vu prescrire 60 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Cette affaire dramatique a choqué la France, entraînant la mise en examen de 4 policiers dont un pour viol et provoquant plusieurs nuits d’émeutes dans les banlieues.