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Un homme a égorgé son père et son frère avec un couteau. L’agresseur, fiché S a été interpellé et hospitalisé en psychiatrie. La mère, effondrée, assure que son fils "n’est pas un terroriste".
Triple peines pour cette mère de familles. Vendredi 17 mars, elle a perdu à la fois son fils et son mari mais doit également faire face à l’inculpation de son autre fils auteur du double égorgement à Paris. Pour Le Parisien, Khedija a accepté de se confier. Dans le désarroi, elle explique que Ramzi aimait profondément sa famille.
Ramzi, 31 ans, a tué au couteau son père et son frère vendredi dernier dans XIe arrondissement de Paris. Il a été interpellé prostré dans le parking de l’immeuble. Certains témoins présents sur place auraient entendu crier "Allahou Akbar" au moment des faits. Le parquet de Paris a en outre indiqué que le suspect est fiché S. Les motivations de l’agresseur demeurent tout de même inconnues. Khedija, la mère, quant à elle dénonce les informations qui circulent et parle même de "mensonges". "Mon fils n’est pas un terroriste ! Ce n’est pas la vérité ! Il adorait son père, ses frères, sa famille ... Il a une femme et deux enfants…", justifie-t-elle. A côté l’épouse de Ramzi assure qu’il n’a rien à voir avec ces "fous endoctrinés qui partent en Syrie. Il est contre le meurtre et la torture !".
Selon la mère et l’épouse, Ramzi traversait une période difficile depuis maintenant un an. Conducteur de travaux dans une entreprise BTP depuis dix ans, il était en arrêt maladie pour dépression. Khedija explique que les syndicats ne l’ont pas aidé et qu’il a dû se battre seul face à ses employeurs qui le traitait "comme un chien". La femme de Ramzi renchérit : "Il a subi de fortes pressions psychologiques et morales, qui ont altéré sa santé". Elle indique en outre que son mari avait été convoqué pour un entretien préalable au licenciement deux jours avant la tragédie. La veille du drame, alors qu’elle séjournait en Tunisie, Khedija avait reçu un appel de son mari, qui s’inquiétait de l’état de santé de leur fils.
L’avocat de la famille affirme au Parisien que les signes avant-coureurs de ce qu’il qualifie de "crise de panique aiguë" s’étaient multipliés ces derniers temps. Des appels au secours qui n’ont visiblement pas alertés les proches. L’enquête sur le double homicide a été confiée à la 2e DPJ. Le parquet a confirmé qu’il n’y avait "aucune dimension terroriste dans ce geste".