Illustration - SIPA
Ziyed Ben Belgacem, l’auteur de l’attaque à l’aéroport d’Orly, était déjà connu de la justice pour de multiples délits depuis le début des années 2000. Les enquêteurs tentent d’élucider la piste d’éventuelle complicité. L’autopsie a en outre révélé un taux élevé d’alcool et de drogue dans son sang.
Un homme a été abattu par les forces de sécurité, samedi 18 mars, dans le hall 1 de l’aéroport d’Orly, après avoir tenté de dérober l’arme d’une militaire de l’opération Sentinelle. Les enquêteurs cherchent à établir les motivations de Ziyed Ben Belgacem, 39 ans.
Samedi, lors de la perquisition de son domicile de Garges-lès-Gonesse, les enquêteurs ont retrouvé quelques grammes de cocaïne et une machette. Il avait sur lui 750 euros, un exemplaire du coran, un paquet de cigarettes et un briquet. Mais aucun élément faisant référence à l’état islamique n’a été découvert. De même, à ce stade de l’enquête, on lui connaît aucun séjour en zone irako-syrienne. L’analyse de son téléphone se poursuit mais n’a pas permis de mettre pour l’instant en lumière des contacts des djihadistes, précise une source proche du dossier.
Le frère et le cousin de Ziyed Ben Belgacem ont été relâchés dimanche soir par la police, tout comme son père la veille, précise une source judiciaire. "Il n’y a plus aucune garde à vue en cours dans ce dossier à ce stade de l’enquête", souligne la même source. Le père et le frère de Ziyed Ben Belgacem s’étaient présentés d’eux-mêmes au commissariat de police samedi en fin de matinée. D’après leurs déclarations, l’agresseur, après avoir tiré sur des policiers au cours d’un contrôle routier au nord de Paris une heure et demie avant l’attaque d’Orly, les avait contactés, leur confiant avoir "fait une bêtise". Le cousin de Ziyed Ben Belgacem s’était, quelques heures plus tard, également présenté spontanément à la police. Il avait rencontré l’assaillant la nuit ayant précédé les faits dans un bar de la banlieue parisienne.
L’autopsie réalisée dimanche a révélé qu’il était sous l’influence de l’alcool (avec 0,93 gramme par litre de sang), du cannabis et de la cocaïne au moment des faits. Une révélation qui éclaire les circonstances de son passage à l’acte "violent" et "destructeur", estiment les enquêteurs. Dimanche, le père de l’agresseur avait déjà évoqué son addiction. "Mon fils n’a jamais été un terroriste. Jamais il n’a fait la prière et il boit. Et sous l’effet de l’alcool et du cannabis, voilà où on arrive", a-t-il témoigné à l’issue de sa garde à vue.