Un membre du commissariat d’Aulnay-sous-Bois s’est confié à Médiapart au sujet des méthodes de ses collègues accusés de violences contre le jeune Théo.
Après quelques jours de silence, de nouvelles informations viennent réveiller l’affaire Théo. Un collègue des quatre policiers mis en examen dans cette arrestation musclée du jeune Aulnaysien a fait des révélations sur Médiapart.
Les membres de ce groupe qui ont déjà une mauvaise réputation faisaient ce qu’ils voulaient, a confié l’officier. "Dès qu’ils sortaient du commissariat et qu’il n’y avait plus d’autorité derrière eux, ils s’imaginaient être les maîtres dans la rue", a-t-il lâché en soulignant qu’ils étaient vraiment des habitués. Ce fonctionnaire du commissariat d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a d’ailleurs déclaré avoir honte de travailler à Aulnay.
Le fonctionnaire a ajouté plus de détails en décrivant les dérives de ces quatre policiers impliqués dans l’interpellation de Théo. Il les décrit comme des personnes qui aimaient les bagarres, mais aussi casser les gens. "C’étaient toujours les premiers à se ruer dans les cellules lorsqu’un gardé à vue pétait un plomb ou se rebellait", a-t-il expliqué en soulignant la violence de l’un d’eux. Selon toujours cet officier, cette équipe était toujours derrière la complainte des jeunes.
Ces déclarations contredisent la description de Me Gabet concernant l’officier de 27 ans soupçonné d’avoir intentionnellement introduit une matraque télescopique dans le rectum du jeune Théo. En effet, l’avocat avait évoqué un garçon au tempérament paisible et calme. Pour conclure son témoignage, le policier qui s’est confié à Mediapart a adressé un message positif aux personnes se disant victimes de violences policières. Le commissaire a assuré que des enquêtes seront effectuées tout en appelant les jeunes à les aider à faire le ménage. "Il faut leur dire : peut-être que la première fois, cela n’aboutira pas, ni même la seconde. N’empêche que les signalements figureront dans les dossiers des collègues. Cela finira par alerter la hiérarchie", a-t-il déclaré.