Depuis six mois, Serge Nizet lutte de manière acharnée pour faire retirer des paquets de cigarettes neutres une photo de son père décédé depuis 6 ans.
La photo est visible sur les paquets de cigarettes neutres en Europe. Les fumeurs reconnaissent sûrement cet homme alité et équipé d’un tube respiratoire. Utilisée pour la sensibilisation des fumeurs aux risques du tabagisme, l’image n’a toutefois pas eu l’aval de la famille du figurant. Aujourd’hui, Serge Nizet le fils de l’homme se bat auprès des autorités pour que l’image de son père soit retirée définitivement. L’homme est décédé il y a six ans à la suite d’un accident vasculo-cérébral (AVC). Selon Serge Nizet, habitant de Liège, en Belgique, il a été intubé et placé dans le coma durant des semaines précédant sa mort. "Je ne vois donc pas comment il aurait pu donner son accord pour qu’on le prenne en photo…", a-t-il relevé d’un air outragé sur le récit de LCI.
Le cliché a été vu pour la première fois par sa mère, elle-même gravement malade. Serge Nizet compte mener son combat jusqu’au bout, car selon lui aucun membre de sa famille n’a donné le feu vert pour l’utilisation de la photo sur les paquets de cigarettes neutres. Ils ont déjà effectué une première démarche en contactant les cigarettiers. Cependant, les images proviennent directement de la Commission européenne qui les impose depuis 2014. La situation se complique, car la Commission affirme avoir confié la tâche à "des contractants externes" pour lui fournir ces photos pour un budget global de 600 000 euros.
Pour se défendre, la Commission européenne a déclaré que "toute ressemblance avec des personnes n’ayant pas donné leur consentement est éminemment regrettable, mais n’est que pure coïncidence". L’institution affirme connaître l’identité de tous les figurants sur les paquets de cigarettes neutres, mais se préserve d’en dire plus dans un souci de protection de leurs droits. Mais Serge Nigel est convaincu à 100% que la personne sur la photo est bel et bien son père. Ses doléances auprès de la Commission européenne se résument, selon lui, à des "labyrinthes téléphoniques". Aujourd’hui, il a décidé de contacter un avocat pour se faire entendre. "Si vous saviez, comment les gens de la Commission nous balayent d’un simple revers de la main", a-t-il déploré alors qu’ils ne réclament aucun dédommagement juste des excuses et le retrait de l’image sur les paquets de cigarettes.
"Je ne désire pas un euro. Juste des excuses" : le combat de Serge pour faire retirer la photo de son père décédé… https://t.co/EI3cZvYB01 pic.twitter.com/tz0jqZhj8L
— LCI (@LCI) 10 janvier 2017