Fin décembre, François Hollande avait accordé à Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, "une remise gracieuse du reliquat de sa peine d’emprisonnement". Pour la première fois, elle s’exprime aux médias et confie qu’elle ne se sent "pas du tout coupable".
C’est la première fois que Jacqueline Sauvage s’exprimait devant les médias. Libérée le 28 décembre dernier, elle était l’invitée du 20 heures de France 2 vendredi soir. Accompagnée de ses deux avocates, elle est revenue sur sa détention et sur sa très médiatique libération.
Après quatre ans de prison, Jacqueline Sauvage, accusée d’avoir tué son mari violent, a finalement bénéficié d’une grâce du président de la République, François Hollande. Si la décision du chef de l’Etat a ému une grande partie de la France, les magistrats s’étaient offusqués devant son intervention dans une décision de justice. Jacqueline Sauvage était condamnée à dix ans de prison. "Je ne suis pas du tout coupable", s’est-elle de nouveau défendue. Au moment d’apprendre sa libération, elle explique avoir "levé les bras au ciel". "La gradée m’a dit : ’Vous n’avez pas entendu ce qu’on vient d’annoncer ? Elle me dit : ’Vous êtes libre’. Je n’en reviens toujours pas", a-t-elle déclaré.
"Je remercie beaucoup M. Hollande. (...) Il a écouté mes filles une par une", a déclaré Jacqueline Sauvage. Elle a remercié aussi son comité de soutien et tous ceux qui se sont mobilisés pour sa libération, dont "les politiciens, les artistes". Ses avocates, également invitées sur le plateau de France 2, ont demandé à ce que la jurisprudence évolue en France pour que soit prise en compte "le syndrome de la femme battue" ou "légitime défense différée" (présomption de légitime défense pour les femmes battues) déjà reconnu au Canada. Après une période de repos, Jacqueline Sauvage a promis ensuite "de soutenir les femmes qui, comme, elle, ont subi les violences de leur conjoint".
Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage avait tué son mari de trois balles dans le dos, après 47 ans d’enfer conjugal. Ce meurtre lui a valu d’être condamnée à dix ans de réclusion criminelle en 2014, une peine confirmée un an plus tard en appel. Elle est devenue le symbole des souffrances des femmes battues.