Le procès de l’affaire de Fiona se tient depuis lundi 14 novembre devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme. Pour la première fois, les paroles des accusés ont semblé sincères.
Jeudi 17 novembre, une grande partie du quatrième jour du procès de l’affaire Fiona a été consacré à l’audition des deux accusés Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, rapporte France Bleu. Les faits eurent lieu au mois de mai 2013. Depuis le début de l’instruction, leurs déclarations étaient confuses et contradictoires.
Berkane Makhlouf raconte notamment que le samedi 11 mai 2013, après une dispute avec Cécile Bourgeon, elle s’énerve et donne deux coups de pied dans les fesses et deux gifles à Fiona. "Je lui ai dit d’arrêter", précise l’accusé. La mère de Fiona nie en bloc, affirmant n’avoir jamais frappé sa fille.
Lors de l’enquête, Berkane Makhlouf avait affirmé que ces coups étaient à l’origine de la mort de la fillette, mais devant la cour, il n’est plus sûr de rien. "Vous nous prenez pour des crédules ou des idiots ?" lui lance l’avocat général, énervé par son mutisme.
Interrogée sur les dernières heures de Fiona, Cécile Bourgeon explique à son tour que ce jour-là, elle est allée acheter de la cocaïne et à son retour, Fiona vomit. Ils la recouchent. Berkane Makhlouf raconte ensuite d’une traite son récit bouleversant du drame, mais qui semblait sincère.
Berkane Makhlouf raconte avoir entendu du bruit dans la nuit, dans la chambre de la fillette, mais ne pas s’être inquiété. Puis il décrit précisément : "au matin, je vais réveiller Fiona, il y a du vomi qui sort de sa bouche. Je dis, Cécile y a un problème, je crois que Fiona va pas bien".
Berkane Makhlouf a également raconté qu’il ne sentait plus le pouls de la petite fille et qu’il lui a fait un massage cardiaque. Cécile Bourgeon, elle, était calme. Il se souvient qu’au moment où il découvre Fiona morte, il a peur qu’on leur retire la garde de sa petite sœur, ainsi que de leur futur bébé.
Cécile Bourgeon était enceinte de six mois au moment des faits. C’est pour cela qu’ils n’ont rien dit, et Berkane Makhlouf répète : "j’avais peur qu’on nous enlève les enfants". L’accusé n’ira pas plus loin, interrompu par le président qui tient à respecter le programme prévu dans ce procès de l’affaire Fiona.
Berkane Makhlouf et Cécile Bourgeon mettent le corps de Fiona dans un sac pour le transporter. La cour tente de savoir si les accusés ont bien enterré la petite fille comme ils le prétendent. Les deux accusés expliquent s’être ensuite rendus en voiture dans des bois près du lac d’Aydat, la petite sœur de Fiona était avec eux.
Berkane Makhlouf raconte avoir creusé un trou de 50 cm, puis le couple explique avoir récité une prière sur la sépulture avant de rentrer chez eux et de prendre des médicaments. C’est le soir même que Cécile Bourgeon alertera les autorités sur la disparition de sa fille. Le procès se poursuit jusqu’au 25 novembre. Les deux accusés encourent jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.
Lire notre dossier sur l’affaire Fiona.