La petite Fiona, âgée de 5 ans au moment des faits, avait été déclarée disparue en 2013 par sa mère et son beau-père. En réalité, elle était morte sous les coups du couple et ces derniers l’avaient enterrée.
La cour d’assises de Riom est actuellement en plein brouillard par rapport à l’affaire Fiona. À partir de ce lundi 14 novembre, les juges vont tenter de démêler le vrai du faux par rapport à ce cas de maltraitance infantile qui a visiblement débouché sur le meurtre de la fillette, alors âgée de 5 ans. Les faits remontent en 2013 quand Cécile Bourgeon, sa mère, et Berkane Makhlouf, son beau-père, sensibilisent les autorités policières, mais également les médias pour retrouver leur "pépette". D’après leurs dires à l’époque, la fillette aurait disparu dans un parc de Clermont-Ferrand.
Il aura fallu un peu plus de trois mois d’enquête policière avant que le couple n’avoue aux autorités de Riom que la petite Fiona était en réalité morte. Les trois années qui ont suivi n’ont cependant pas permis aux membres des forces de l’ordre de déterminer le lieu exact où les présumés coupables ont enterré le corps nu de la fillette, un dimanche de mai 2013. De même, le couple a jusque-là dévié les questions autour des "coups mortels ayant entraîné la mort de Fiona sans intention de la donner". En effet, l’instigateur de cette maltraitance infantile est encore inconnu. Les enquêteurs ne savent pas s’il s’agit de Berkane Makhlouf, le beau-père ou Cécile Bourgeon, la mère de la fillette.
Le principal objectif des enquêteurs est maintenant de retrouver le corps. En effet, sans le corps de Fiona, il ne peut y avoir autopsie. Et sans cette procédure, il sera difficile d’envoyer Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf devant la justice pour "meurtre". "Nous n’avons donc que la parole opaque de ces deux accusés, se désole Marie Grimaud, avocate de l’association Innocence en danger et partie civile lors de ce procès. Mais le dossier est suffisamment épais pour comprendre que Fiona a beaucoup souffert", comme rapporté par 20 Minutes.
Parmi les preuves de cette maltraitance infantile figure la déposition de l’assistante maternelle de la fillette qui assure que Fiona ressemblait à "un petit cadavre ambulant", lors de sa dernière visite. Il y a également le témoignage de la guichetière d’un cinéma qui a qualifié la fillette de "zombie" quand elle l’avait aperçu quelques jours avant sa mort, le 8 mai 2013. Plusieurs personnes ont également affirmé avoir vu un hématome sur la tempe de la fillette, malgré le bandeau jaune que lui faisait porter sa mère.
Si les circonstances exactes de la mort de Fiona sont inconnues aux enquêteurs, il n’a pas été difficile pour eux de déterminer le quotidien infernal dont lequel vivait la fillette. Cette dernière aurait été constamment sujette à des violences ainsi que la consommation de drogues dures. Le couple présumé coupable avait reconnu qu’ils emmenaient Fiona et sa sœur dans un squat où ils prenaient de l’héroïne.
Dans son désespoir, le père biologique de Fiona, Nicolas Chafoulais, veut à tout prix découvrir la vérité. "Je veux savoir où est son corps ! Je veux connaître la vérité !", s’est-il exclamé sur France Bleu, la semaine dernière. Pour démêler ce nœud de sacs autour de l’affaire Fiona, la cour d’assises de Riom a jusqu’au 25 novembre prochain. Si la culpabilité de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf sont avérés, ils risqueront jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle.
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— France Bleu (@francebleu) 7 novembre 2016