Le professeur Maurice Mimoun, chef du service de chirurgie et de traitement des brûlés de l’hôpital Saint-Louis à Paris, a pris en charge deux agents visés par des tirs de cocktails Molotov le 8 octobre dernier, dans l’Essonne. Franceinfo a recueilli les témoignages de ce médecin.
L’agression au cocktail Molotov survenue le 8 octobre dernier dans l’Essonne a chamboulé la vie de deux jeunes policiers. Grièvement blessés, ils sont aujourd’hui hors de danger, mais les séquelles seront encore lourdes. Dans une interview accordée à Franceinfo, le professeur Maurice Mimoun ayant soigné les deux agents de la paix a confié que leur vie était sauvée.
En ce qui concerne le jeune policier le plus gravement brûlé, le médecin a expliqué qu’il a pu être soigné en extrême urgence dans les meilleures conditions possibles. "Il a été opéré sur le champ par deux équipes chirurgicales", a ajouté le chef du service de chirurgie et de traitement des brûlés de l’hôpital Saint-Louis à Paris. De nombreuses zones brûlées doivent encore être cicatrisées notamment au niveau de sa face, ses oreilles et ses mains. Cette période de maturation des cicatrices va durer plus d’un an et l’importance des séquelles ne sera évaluée que dans les prochains mois. "Il va falloir être très vigilant et adapter tous les traitements de kinésithérapie, de chirurgie, pour amener ce jeune homme au mieux du possible, de son possible, car chacun cicatrise à sa manière", a souligné le professeur.
De son côté, la jeune policière qui a quitté l’hôpital le 18 octobre poursuit encore ses soins externes. Bien qu’elle soit aujourd’hui hors de danger, les séquelles esthétiques et fonctionnelles sont là, a déclaré le professeur Maurice Mimoun. Le médecin félicite leur énergie formidable, leur courage, mais aussi leur dignité et le soutien de leurs familles. "Ce n’est qu’après qu’ils se rendront réellement compte de l’énormité de l’agression qu’ils ont subie. Et c’est là qu’il faudra réaliser tout un travail avec les psychologues", a-t-il conseillé.
Interrogé sur l’attaque elle-même, le professeur Maurice Mimoun a déclaré qu’une "explosion dans un milieu confiné, c’est le pire qui puisse arriver". Selon lui, la chaleur a atteint une température énorme. "Ces patients nous ont demandé de témoigner de l’importance de l’agression, du fait que les souffrances ne sont pas finies pour eux même si leur vie est sauvée", a-t-il confié.