Entre 6 000 et 8 000 migrants doivent quitter la "Jungle" de Calais pour être conduits vers des centres d’accueil et d’orientation (CAO) répartis dans toute la France. Le démantèlement a commencé ce lundi vers 6 heures (heure de métropole).
Entre 6 000 et 8 000 occupants de la "Jungle" de Calais doivent être conduits par car dans des centres d’accueil spécifiques pendant toute la semaine. Avec leurs valises et leurs baluchons, les premiers candidats au départ se sont rassemblés sous les lampadaires éclairant la piste cyclable. Une file d’une soixantaine de personnes a été déjà observée alors que le sas du QG était encore fermé. Par ailleurs, une dizaine de fourgons de CRS et quelques camions transportant du matériel sont partis des hôtels du front de mer à 5h45 pour se diriger vers le centre des opérations, a confié un correspondant de l’Agence France-Presse.
Cette vaste opération de démantèlement présentée comme "humanitaire" par le gouvernement doit permettre d’en finir avec le plus grand bidonville de France. La "Jungle" de Calais née il y a 18 mois est habitée par des réfugiés venus pour la plupart d’Afghanistan, du Soudan ou d’Érythrée, avec le rêve de traverser la Manche pour gagner la Grande-Bretagne. "On m’a dit de venir ici à 08H00 parce que je pense qu’on va changer de camp, on va aller dans les conteneurs, alors on attend", a déclaré Mufti, un Éthiopien de 15 ans cité par L’Express.
Avec ce démantèlement de la "Jungle" de Calais, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a témoigné de la sérénité. "Nous avons une stratégie globale pour éviter qu’un point de fixation ne se reforme", a-t-il déclaré dans un entretien accordé à la Voix du Nord. Les pouvoirs publics ont toutefois reconnu qu’il s’agit d’"une opération à risques, qui peut dégénérer, avec la nécessité de faire intervenir la force publique", d’où la mobilisation de 1 250 policiers et gendarmes.
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