Factrice intérimaire dans l’Aisne, cette jeune femme de 19 ans a brûlé en plein champ les lettres destinées aux habitants des communes de Guignicourt, Prouvais et Amifontaine. Les raisons de cet acte ? L’intérimaire ne parvenait pas à boucler sa tournée de distribution du courrier.
L’histoire est anecdotique mais révèle un malaise dans la fonction. Ne réussissant pas à terminer son travail à temps, une jeune factrice intérimaire a préféré mettre le feu aux lettres qu’elle devait distribuer dans l’Aisne. Les syndicats voient dans ce geste la manifestation d’un mal-être des employés de La Poste, également mis en avant par des experts.
Une factrice en retard dans sa tournée à Guignicourt, dans l’Aisne, a mis le feu à une centaine d’enveloppes, dont des avis de taxe d’habitation, rapporte L’Union.fr. L’intérimaire a brûlé en plein champ les lettres destinées aux habitants des communes de Guignicourt, Prouvais et Amifontaine. La Poste et les Finances publiques ont porté plainte contre la jeune femme. La jeune femme encourt jusqu’à trois années de prison et 45 000 euros d’amende. Une peine alourdie par le fait qu’elle était chargée d’une mission de service public.
La CGT des activités postales et de télécommunications voit dans ce geste l’expression d’un mal-être et alerte la direction. "Il y a plein de facteurs qui n’arrivent pas à terminer leur tournée. Certains perdent pied", affirme un syndicaliste, qui assure que cet incident est révélateur de la dégradation des conditions de travail au sein de La Poste. Dans une lettre, huit cabinets d’experts mandatés par La Poste ont déjà donné l’alerte sur "la dégradation des conditions de travail et le mépris du dialogue social manifesté dans les différents secteurs et aux différentes échelles du groupe". "Conflits ouverts entre agents", "détresse individuelle", "aggravation de la pénibilité physique" et même "cas de suicides" sont relevés par les spécialistes. Le courrier évoque une "situation préoccupante du fait de la rapide dégradation de l’état de santé des agents".
Depuis trois ans, dix facteurs se sont suicidés, accusant le plus souvent leurs conditions de travail. En dix ans, La Poste a dû faire face à une baisse d’activité qui a entraîné des réorganisations difficiles pour les salariés.
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