Alors qu’elle a voulu jouer la carte de l’honnêteté, une néo-mayennaise âgée de 39 ans a perdu son travail après avoir annoncé qu’elle attend un enfant.
Claire, 39 ans, vient d’arriver à Laval dans le département de Mayenne, il y a quelques semaines. Elle y travaille en tant qu’auxiliaire de vie auprès d’un couple de personnes handicapées avec un CDI assorti d’une période d’essai d’un mois. Une semaine avant la fin de sa période d’essai, la jeune femme annonce à ses employeurs qu’elle est enceinte. La nouvelle est loin de réjouir le couple qui décide de mettre un terme à leur collaboration.
Pour justifier ce licenciement, le couple de personnes handicapées a argumenté qu’"un bébé, ça tombait malade, qu’il fallait le faire garder". La néo-mayennaise a expliqué sur France-Bleu qu’elle avait déjà un autre enfant et qu’elle pouvait s’organiser, mais ses employeurs craignaient de devoir trouver une remplaçante le jour où elle partirait en congé de maternité. "J’ai essayé de leur expliquer qu’être enceinte, ce n’est pas une maladie, mais rien n’y a fait", a poursuivi Claire. "Ce qui m’a le plus choquée, c’est quand ils m’ont dit que si je perdais mon bébé, ou si je décidais d’interrompre ma grossesse, ils me garderaient", a-t-elle déploré.
Dans le cadre du travail, la loi ne prévoit aucun délai pour informer son employeur de sa grossesse. Une femme enceinte doit uniquement prévenir de l’absence pour congé de maternité avec certificat médical à l’appui. Échaudée par l’expérience, Claire ne compte pas pour autant se lancer dans une longue procédure judiciaire. "J’aimerais que quelqu’un leur dise que ce qu’ils ont fait est illégal. Ils sont persuadés d’être dans leur droit", a confié l’employée. Elle a toutefois saisi le Défenseur de Droits pour qu’il rappelle à ses anciens employeurs qu’ils ont fait une discrimination et une pratique illégale.