Alors que la France craint un départ pour une terre de jihad, cette jeune salafiste française a dénoncé mardi une mesure "contre-productive" concernant son interdiction de quitter le territoire.
Convertie il y a deux ans à l’islam, cette jeune salafiste française de 18 ans dit vouloir être libre. Elle a confié avoir voulu partir en Arabie Saoudite, parce qu’elle se sent mal en France, mais qu’elle "rejette Daech". Alors que la France a refusé sa demande de quitter le territoire, la jeune fille a contesté cette décision dénonçant une mesure "contre-productive". "Je me sens comme en prison", dit-elle à la barre tout le corps recouvert d’un jihab, un voile très long. Elle a poursuivi en disant ne pas comprendre l’attitude de l’État qui la "prive de papiers" et contribue à son "isolement". La jeune salafiste estime que ce genre de politique "peut pousser des gens à aller vers Daech".
Pour l’avocat de la jeune fille, Emmanuel Ludot, il s’agit d’un arrêté "dangereux, presque scélérat" faisant de sa cliente une "proie possible". Quelques jours avant l’arrêté, la salafiste, scolarisée dans un lycée catholique de Reims, est partie du domicile familial munie de son passeport et avec ses valises. Elle avait été localisée au lendemain de sa fugue dans un appartement de Saint-Etienne "chez des personnes radicalisées", affirme le ministère de l’Intérieur. "J’avais appelé ma mère le matin même. Pour la rassurer. Mais c’est vrai que je ne voulais pas rentrer à la maison", se défend la jeune femme citée par Libération.
Le représentant du ministère évoque une grande vulnérabilité en décrivant "une jeune femme dont la radicalité ne fait pas de doute". Selon lui, la jeune salafiste qui a "traité les Français de mécréants", n’hésite pas à se promener sur la voie publique en voile intégral. D’autant plus qu’elle est prête à épouser un inconnu. La décision du tribunal sera rendue le 18 octobre. L’intéressée assure pour le moment qu’elle a renoncé à partir. "Je respecte les lois de la République sur ce qui ne contredit pas la religion", a-t-elle déclaré à la presse.
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