Une quadragénaire employée comme hôtesse de caisse du magasin Auchan City de Tourcoing a été licenciée de son poste pour des faits qu’elle juge "confus". L’employée compte aller jusqu’aux prud’hommes pour contester son licenciement. Elle estime avoir été licenciée pour "0,85 euros".
Une hôtesse de caisse d’Auchan City de Tourcoing est encore abasourdie par son licenciement. Son tort, elle aurait "validé un chariot de complaisance", selon la direction du magasin. Des faits que l’ex-employée conteste. "Je suis prête à aller jusqu’aux prud’hommes", a déclaré la quadragénaire, jugeant son licenciement abusif. Cette femme était pourtant employée au magasin depuis son ouverture en 2011.
Comme le rapporte La Voix du Nord lundi, les faits remontent au 9 juillet. "Une dame est passée en caisse et m’a demandé de soustraire deux paquets de pâtes sur les quatre de ses achats", explique la femme, interrogée par le quotidien. L’hôtesse de caisse s’est exécutée mais alors qu’elle se retournait, la dame a rajouté un article non scanné. "A mon insu, alors que je surveillais les opérations depuis mon écran et les six caisses du poste, elle a rajouté un article qui n’a pas été scanné", a-t-elle expliqué. Une "anomalie" qui n’a pas échappé à la sécurité. La cliente devait s’expliquer au chef de la sécurité avant de payer la somme due, soit 0,85 euros. La caissière elle a été visée par une mise à pied conservatoire de onze jours, puis par un entretien préalable au licenciement.
Avec l’ampleur qu’a prise l’affaire, l’employée a été littéralement abasourdie. Elle a ainsi manqué son entretien préalable au licenciement : "J’étais bouleversée et mon médecin m’a mise en arrêt maladie", explique-t-elle. Le 28 juillet, elle apprend finalement son licenciement pour faute grave, par courrier. "Elle a le sentiment d’avoir été licenciée pour 0,85 euro", résume le délégué syndical du personnel, interrogé par La Voix du Nord. La CGT a décidé de soutenir l’employée, qui est bien décidée à contester son licenciement. "Je suis prête à aller jusqu’aux prud’hommes", a affirmé l’ex-hôtesse de caisse.
La direction d’Auchan conteste la version de l’hôtesse de caisse. L’enseigne reproche à son ancienne employée d’avoir accordé une promotion indue à la cliente, en lui laissant quatre paquets de pâtes pour le prix de deux. Le chef de la sécurité du magasin dénonce "une manipulation frauduleuse volontaire" de l’employée pour faire bénéficier la cliente d’une démarque qui n’avait pas lieu d’être."L’employée est délibérément intervenue sur son écran pour valider ce que l’on appelle un chariot de complaisance", accuse le chef de la sécurité, lui aussi contacté par La Voix du Nord. "A partir du moment où cette confiance est bannie, le contrat est rompu : c’est un principe intangible", souligne-t-il.
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